Caitlin Clark ‘pas déçue’ par sa non-sélection aux Jeux Olympiques 2024

WNBA – L’annonce était pressentie depuis un moment mais elle est devenue officielle. Le phénomène du basket féminin Caitlin Clark ne sera pas présente aux Jeux Olympiques à Paris. L’arrière a voulu prendre la décision avec dignité.

Pas de Caitlin Clark aux J.O de Paris. Cheryl Reeve, entraîneuse de la sélection américaine a fait son choix selon The Athletic qui a révélé la nouvelle ce week-end. Un choc à première apparence tant Caitlin Clark a révolutionné le basket féminin en moins d’un an. Pourtant, cette décision était attendue, et le premier choix de la dernière Draft WNBA s’y attendait elle-même.

« Je suis ravie pour les filles qui sont dans l’équipe. Je sais que c’est l’équipe la plus compétitive au monde et je sais que ça aurait pu aller dans un sens ou dans l’autre, moi présente dans l’équipe ou moi pas présente dans l’équipe. Je vais les soutenir pour qu’elles gagnent la médaille d’or. Je suis une enfant qui a grandi en regardant les Jeux Olympiques donc ça sera sympa de les regarder.

Honnêtement il n’y a pas de déception. Ça me donne juste quelque chose pour travailler : c’est un rêve. J’espère qu’un jour je pourrais y être. Je pense que c’est juste une petite motivation de plus. »

Voici donc en longueur ce que déclarait Clark à la découverte de cette annonce décevante pour elle, qui porte une grande partie des espoirs du basket féminin, voire du sport féminin, sur ses épaules depuis son éclosion à Iowa.

Des traditions bafouées

Une nouvelle d’autant plus décevante que Clark vient d’avoir 22 ans au début de l’année. Ce qui stipule donc qu’elle ne disputera au mieux ses premières olympiades qu’à l’âge de 26 ans. Ce même âge qui est d’ailleurs le plus bas de tous dans une liste américaine 2024 ayant écartée les jeunes joueuses.

En effet, dans cette liste, les plus jeunes joueuses sont âgées de 26 ans en la personne de Sabrina Ionescu et de Jackie Young. Elles aussi étaient des premiers choix de Draft, et elles aussi découvriront les J.O à 26 ans (même si Young a été championne olympique en 3v3 en 2021).

Cheryl Reeve, entraîneuse de Team USA, a décidé de ne pas sélectionner Caitlin Clark à Paris. Mandatory Credit: Yukihito Taguchi-USA TODAY Sports

Une tendance qui vient rompre avec la tradition jusqu’ici en place chez Team USA féminine. Effectivement, depuis la première édition du basket-ball féminin aux Jeux Olympiques en 1976 à Montréal, la Team USA a à chaque fois au moins eu deux joueuses sous l’âge des 25 ans.

Le record appartient à Nancy Lieberman, 18 ans en 1976. Lors de la dernière édition à Tokyo, Napheesa Collier et A’ja Wilson étaient toutes les deux âgées de 24 ans et perpétuaient cette tradition.

Caitlin Clark semble définitivement maudite puisque la liste 2024 est venue rompre avec une autre tradition officieuse olympique jusqu’ici en place. Habituellement, les premiers choix de Draft en année olympique se sont retrouvés dans la liste. À l’image de Diana Taurasi en 2004, de Candace Parker en 2008, ou de Breanna Stewart en 2016, même si ce ne fut pas le cas pour Nneka Ogwumike en 2012.

Tout cela est d’autant plus frustrant que Team USA a fait le choix d’emmener de nombreuses joueuses âgées comme Brittney Griner 33 ans mais surtout Diana Taurasi, 44 ans, en passe de disputer ses 6èmes Jeux Olympiques.

Diana Taurasi lors de ses cinquièmes J.O en 2021. Mandatory Credit: Kyle Terada-USA TODAY Sports

Plusieurs camps s’opposent donc Outre-Atlantique concernant cette stratégie « vieux-jeu » adoptée par Cheryl Reeve. On retrouve d’un côté les partisans de Clark, qui dénoncent le fait qu’on ne donne pas sa chance à une jeune joueuse emmenant avec elle un public d’une ampleur inédite et qui aurait pu prendre en expérience olympique.

De l’autre ceux qui pensent qu’il y avait déjà trop de talent dans cette liste et qu’il n’y avait plus de place pour Clark. Libre à chacun d’en penser ce qu’il veut même s’il reste surprenant de voir qu’une joueuse détenant le record historique de points inscrits en universitaire (hommes et femmes confondus), le record d’audience pour un match universitaire et le record de ventes de maillots après son arrivée en WNBA reste sur le carreau pour une olympiade.

Caitlin Clark Playmaking & Passing Highlights [23/24] VOL#1 pic.twitter.com/7pJ72RYBWh

— Law Donicick | 📊 CC = 🐐 (@TLaww22) February 1, 2024

Voir le verre à moitié plein

Ceci étant dit, il n’y a pas forcément que du mauvais dans cette annonce pour Clark, qui a aussi loué la méthode utilisée par le staff de Team USA pour lui annoncer la nouvelle, « Ils [le staff] m’ont appelé et m’ont mise au courant avant que quoi que ce soit sorte, ce qui était très respectueux de leur part et j’ai apprécié cela » livrait-elle.

D’abord, cette annonce de la sélection n’est pas définitive puisqu’une joueuse peut encore se blesser d’ici au 26 Juillet, date de début des Jeux Olympiques 2024. Si un tel cas de figure arrivait, une place se libérerait alors dans l’effectif même si les règles peuvent être complexes.

Effectivement, une fois nommée, une joueuse ne peut pas être écartée par le staff. C’est à elle-même de déclarer qu’elle ne serait pas apte à jouer et donc de renoncer à sa place. En plus de cela, le délais final pour annoncer son équipe fixé par la FIBA est à 24 heures du début de la compétition, soit le 25 Juillet où les effectifs seront alors bloqués et inchangeables. Enfin, il faut également s’assurer que Clark est dans la liste des remplaçantes (et bien placée dans cette liste) qui n’est de coutume jamais révélée.

Sur cet aspect, deux noms sont particulièrement à surveiller dans la liste des 12 joueuses sélectionnées pour les J.O. D’abord celui de Brittney Griner, victime de nombreuses blessures récemment et qui n’a repris la compétition que samedi dernier.

Mais surtout celui de Chelsea Gray, joueuse des Aces, n’ayant toujours pas disputé le moindre match cette saison. Elle évolue aux mêmes postes que Clark (lignes arrière), et la joueuse du Fever pourrait être la première appelée en cas de forfait de Gray. Tout cela reste de la fiction mais ces scénarios (qui pourraient concerner d’autres joueuses si elles venaient à se blesser) sont à garder en tête.

Chelsea Gray n’a pas disputé la moindre seconde de jeu en 2024. Mandatory Credit: Jerome Miron-USA TODAY Sports

Plus concret cette fois, l’autre aspect positif de cette non-convocation de Clark aux olympiades parisiennes est un repos bien mérité pour elle.

En effet, durant les J.O, le petit monde de la WNBA se mettra en pause le temps de la compétition soit du 17 Juillet au 15 Août.

Cela donnerait donc ainsi un mois complet de repos à Caitlin Clark qui n’a pas arrêté d’enchaîner depuis un an entre la saison régulière universitaire, le tournoi de fin de saison (où Clark est allé jusqu’en finale), la Draft WNBA, la présaison WNBA et le début de la saison. Un véritable marathon.

Interrogée à ce sujet la principale intéressée confiait qu’« absolument, ça sera très cool [d’avoir une longue période de repos]. J’ai aimé jouer chaque seconde. Mais ce sera un bon mois pour mon corps pour avoir du repos, se régénérer et avoir un petit peu de temps en dehors du basket et de toute la folie qu’il l’a entourée.

[…] En plus de cela, ce sera une bonne opportunité pour nous [le Fever] de travailler et de s’améliorer. Une bonne opportunité pour moi d’aller à la salle de musculation, de travailler sur le parquet… de m’améliorer sur des choses que je n’ai peut-être pas eu le temps de faire entre l’universitaire et le monde professionnel. ».

Mandatory Credit : © Doug McSchooler/for IndyStar / USA TODAY NETWORK

Caitlin Clark reste donc à son image très fair-play concernant son absence aux Jeux Olympiques qui est un réel sujet de débat.

Comme nous, elle assistera devant son écran de télévision à l’entrée en lice de ses compatriotes le 29 Juillet face au Japon (21h heure française) au stade Pierre Mauroy de Lille.

© INDIANAPOLIS STAR-USA TODAY Sports