La NHL pour les novices : comprendre les shifts et les changements de lignes.

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Vous êtes fans de sports américains mais l’univers de la NHL vous est toujours apparu comme un territoire inaccessible ?

L’équipe de TFA vous propose, grâce à la série « NHL pour les novices » de profiter de cette nouvelle saison et d’enfin accoster en terre (glacée) promise… Au menu du jour, découvrons ensemble les shifts en hockey sur glace. 

20 minutes ! C’est la moyenne que passera un joueur de champs sur la glace lors d’un match en NHL. Comment expliquer alors que dans un match totalisant 60 minutes, les meilleurs joueurs dépassent à peine le tiers du temps sur la glace ? La réponse est simple et tient en un seul mot : les Shifts. Cependant, pour bien appréhender le concept du shift et son importance dans le hockey, il faut au préalable comprendre le concept de changements de ligne. 

Si vous avez lu le lexique proposé par The Free Agent, alors vous savez que les changements sont illimités et que les lignes d’attaquants fonctionnent en trinômes quand celles des défenseurs fonctionnent en binômes. On compte quatre lignes en attaque (le fameux Top-6/Bottom-6) et trois en défense. Ces lignes alternent entre elles tout au long du match et les joueurs d’une même ligne ont tendance à sortir et rentrer de manière synchrone. Lorsqu’une ligne quitte la glace et qu’une autre la remplace, on appelle ça un changement de ligne. 

Les lignes ont tendance à être fixes tout au long de la saison et au sein d’un même match afin de faciliter les automatismes entre les joueurs. Cependant, les blessures ou les performances aussi bien durant une saison que lors d’un match peut amener un l’entraineur à modifier son alignement. 

Le temps passé sur la glace par une ligne est appelé un shift. En moyenne, un shift dure entre 30 et 60 secondes et est amené à se répéter toutes les 90 à 180 secondes. Les lignes défensives étant moins nombreuses, les shifts sont un peu plus longs. Ainsi les défenseurs les plus utilisés jouent en moyenne 25 minutes par matchs, quand les attaquants sont plus aux alentours de 22.

Drew Doughty, le défenseur des Kings était par exemple à 26 minutes et 14 secondes de présence moyenne par match quand Connor McDavid, l’attaquant des Oilers était lui à 22 minutes et 23 secondes. 

Sortir et rentrer sur la glace, une affaire de timing.  

Les changements de lignes sont très importants dans le hockey, car ils permettent d’économiser les joueurs. Ce sont les entraineurs de chaque équipe qui décide quelle ligne rentre et quand elle sort.  Le hockey autorise les équipes à effectuer les changements pendant le cours du jeu (on the fly, en anglais) ou pendant une interruption de jeu, sauf en cas de dégagement refusé (icing, en anglais). 

S’il est possible de changer à n’importe quel moment au cours du jeu, les équipes ont tendance à le faire lorsqu’elles ont le contrôle du palet ou lorsque celui-ci se trouve dans la zone adverse. En effet, on imaginerait mal une équipe se séparer de deux ou trois joueurs pendant que les adversaires sont devant son filet. Ainsi, une équipe qui conserve le palet près du filet adverse peut totalement empêcher ses adversaires de changer ses lignes, allongeant naturellement ses shifts et augmentant les risques provoqués par la fatigue : fautes, erreurs, etc. Mais rien ne l’empêche de faire les siens, augmentant ainsi ses chances de marquer. 

Pourquoi il n’est pas possible de changer les lignes lors d’un dégagement refusé ? 

Le dégagement refusé consiste à envoyer le palet depuis sa zone derrière la ligne rouge de la zone adverse (derrière le filet adverse, pour faire plus simple). Etant donné qu’il s’agit d’une pénalité sans grande conséquence, puisqu’elle n’entraine pas d’infériorité numérique, les équipes auraient tendance à abuser de cette faute pour forcer le changement de ligne lorsque le palet se trouve dans leur zone et qu’elles ne sont pas en mesure de l’extraire par elles-mêmes.

Cela ralentirait le jeu et augmenteraient le nombre de temps morts et d’une manière générale rendrait le match moins fluide. Aussi pour dissuader les équipes d’avoir recours au dégagement refusé, les changements de lignes sont interdits lorsque cette faute est sifflée. 

Too Many Men On The Ice, la pénalité des changements de ligne 

Si les changements sont illimités et peuvent être fait pendant le cours du jeu, cela ne veut pas dire qu’ils peuvent être faits n’importe comment. Lorsqu’un joueur sort, il doit se diriger vers le banc de son équipe et son remplaçant ne peut rentrer sur la glace que lorsque le joueur sortant se trouve à moins de 5 feets (environs 150 centimètres) de son banc. Si cette distance maximale n’est pas respectée les arbitres sifflent alors un too-many-men (trop de joueurs sur la glace, ndlr) et l’entraineur de l’équipe pénalisée doit alors choisir un joueur à faire sortir pendant deux minutes. 

A noter que lors du changement et même dans les distances des 5 feets, les deux joueurs n’ont pas le droit de toucher le palet tant qu’ils sont conjointement sur la glace. Si cela arrive, les arbitres sifflent également too-many-men et l’équipe pénalisée se retrouve alors en inférioté numérique pendant deux minutes. 

Faire sortir le gardien et la tactique du filet désert 

Les règles du hockey stipule qu’une équipe doit avoir six joueurs sur la glace (hors pénalité). En revanche rien n’oblige les équipes à avoir un gardien de but (il vaut mieux tout de même) et le gardien de but est un joueur comme un autre, qui obéit aux mêmes règles que les joueurs de champs. Ainsi les équipes auront tendance à remplacer leur gardien si celui-ci encaisse trop de buts au cours d’un même match ou pendant un court laps de temps.

Mais, comme mentionné plus haut, il n’est pas obligatoire d’avoir un gardien et l’entraineur peut aussi décider de jouer sans en remplaçant ce dernier par un joueur de champ. On parle alors de filet désert (empty net, en anglais). Les équipes ont tendance à mettre en place cette tactique en fin de match, lorsqu’elles sont menées et qu’elles sont en mesure de réduire l’écart (1 à 2 buts d’écarts). En effet, en remplaçant le gardien par un joueur de champ, les équipes profitent d’un avantage numérique.

Cette stratégie n’est néanmoins pas sans risque, puisque le filet de l’équipe qui le pratique se trouve sans protection et les adversaires ne manqueront pas d’essayer de marquer. Lorsque cela arrive, on parle de but en filet désert (empty net goal ou plus communément empty netter, en anglais) et on peut souvent voir la mention EN ou ENG sur certains résumés de matchs pour indiquer que le but inscrit l’a été pendant une phase de filet désert. 

Pour résumer 

Les joueurs évoluent dans des lignes qui peuvent être remplacées par l’entraineur à peu près n’importe quand mais pas suite à un dégagement refusé. Le temps passé sur la glace de l’entrée à la sortie est appelé un shift et il dure entre 30 et 60 secondes et en moyenne un joueur passe les deux tiers du match sur le banc. Il est important de bien gérer les changements de lignes pour ne pas imposer des shifts trop longs et ne pas se faire pénaliser par un too-many-men. Il est possible de faire sortir le gardien pour bénéficier d’un avantage de joueurs de champ, mais cette stratégie n’est pas sans risque. 

 

Credit: Winslow Townson-USA TODAY Sports

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