Joe Sakic, la base du titre de l’Avalanche
L’Avalanche de Colorado a obtenu cette nuit la deuxième Stanley Cup de son histoire. C’est aussi grâce au travail du GM de la franchise, un certain Joe Sakic.
Ancienne gloire
Déjà vainqueur en 1996, il faut remonter au second titre de Colorado en 2001 pour comprendre l’impact de Joe Sakic sur l’Avalanche du Colorado. A l’époque, le canadien était le capitaine de l’équipe. Lors de cette saison, il a inscrit 118 points en l’espace de 82 matchs pour remporter son unique trophée de MVP.
En playoffs, Sakic porte son équipe avec 13 buts et 13 passes décisives pour décrocher la coupe Stanley en gagnant les finales contre les Devils de Martin Brodeur.
Sakic a raccroché les patins en 2009 après 20 saisons passée avec la franchise, à Québec et à Denver, dont 17 en tant que capitaine. Il reste aujourd’hui le neuvième meilleur pointeur de l’histoire avec 1614 unités.
La vie de bureau
Deux ans après la fin de sa grande carrière, Joe Sakic revient chez les Avs, cette fois ci en tant que conseiller sénior. Il gravit les échelons pour devenir GM de la franchise en 2014 en succédant à un certain Patrick Roy, désigné coach de l’équipe.
Il arrive dans une équipe décimée. Seuls trois joueurs de l’effectif actuel sont dans l’équipe : Erik Johnson, Gabriel Landeskog et Nathan MacKinnon. Ce dernier entame sa deuxième saison en NHL après avoir obtenu le trophée Calder de rookie de l’année.
Reste quelques vétérans comme Jarome Iginla, 37 ans à l’époque, ou Alex Tanguay qui en a 35. Mais rien de très excitant en soit.
Les Avs finissent la saison à une dizaine de points des playoffs et entament leur descente vers les bas fonds de la ligue.
La saison suivante voit les jeunes prendre le pouvoir. Les trois meilleurs pointeurs du roster sont Matt Duchene (25 ans), Gabriel Landeskog (23 ans) et Nathan MacKinnon (20 ans). Ils combinent pour 71 buts et 93 passes décisives mais ne parviennent pas à atteindre les séries. Nouvel échec. Un échec qui verra Patrick Roy démissionner de son poste de coach.
Toucher le fond
Joe Sakic choisit alors Jared Bednar pour remplacer Roy. Un choix pas si évident à faire puisque Bednar n’avait jamais coaché en NHL. Le canadien venait tout de même de remporter la Calder Cup (trophée AHL) avec les Monstres du Lac Erie.
La première saison de Bednar sur le banc de Colorado a été un véritable fiasco. 22 victoires seulement pour la franchise et une dernière place de la ligue en prime. Avec la pire attaque et la pire défense de toute la ligue nationale. Colorado n’y est pas.
L’équipe est tout de même nettement rajeunie par les arrivées de noms gravés sur la Stanley Cup désormais. C’est la saison rookie de Mikko Rantanen et de JT Compher.
Joe Sakic se débarrasse même de ses vétérans Jarome Iginla (envoyé aux Kings) et Alex Tanguay (envoyé aux Coyotes) afin de dégager leur salaire. C’est ce qu’on appelle une reconstruction assumée. Un résultat qui permettra à Colorado d’obtenir le quatrième pick de la draft 2017 avec qui ils sélectionneront un certain Cale Makar.
Retour en playoffs
La saison 2017-2018 de l’Avalanche est signe de renaissance. Nathan MacKinnon arrive enfin à step-up et à battre son record de points établi lors de sa saison rookie. Il inscrit 97 pions en 73 matchs et obtient de ce fait le statut de superstar de la ligue nationale. Le centre finit même deuxième du classement MVP juste derrière Taylor Hall. Une deuxième place qui reste son meilleur classement à ce jour.
Il est bien aidé par un Mikko Rantanen foudroyant, scoreur sur powerplay et passeur dans le jeu. Pour sa deuxième année en NHL, le finlandais inscrit 84 points en 81 matchs. L’ailier n’a alors que 21 ans.
Des prémices du jeu actuel commencent à voir le jour. Même la défense participe au jeu offensif grâce à l’acquisition de Samuel Girard, échangé aux Senators contre Matt Duchene. Les Avs pratiquent un hockey moderne et décomplexé qui va les amener jusque en playoffs.
Ils y affrontent les Predators de Nashville contre qui ils s’inclinent en 6 matchs. Prometteur.
Un palier à franchir
Les trois saisons suivantes, les Avs répètent le même schéma. Une très bonne saison régulière et une élimination au second tour des playoffs.
Joe Sakic va tout de même en profiter pour construire les bases de l’équipe actuelle via plusieurs échanges :
- André Burakovsky d’abord, est envoyé par Washington en échange de deux tours de drafts 2020 et de Scott Kosmachuk, un attaquant de 28 ans qui joue désormais en D1 finlandaise. L’acquisition de Burakovsky permet aux Avs d’avoir plus de profondeur sur les ailes sur les trios 2 et 3.
- Nazem Kadri est ensuite obtenu en l’échange du talentueux défenseur Tyson Barrie (aujourd’hui à Edmonton) et d’Alex Kerfoot. Kadri est un centre qui apporte beaucoup de puissance et de dureté dans le système Bednar. Son triplé contre les Blues a changé le cours de la série du second tour cette saison.
- Devon Toews a ensuite été récupéré chez les Islanders contre deux seconds tours de draft que New York ne possède plus. Un défenseur polyvalent qui amène de la stabilité à côté des défenseurs très offensifs de l’Avalanche.
Lors de ces trois saisons, Colorado change de visage et devient une équipe complète portée par un trio de tête magique mais aussi dangereuse sur les autres rotations.
Le roi de l’adaptation
Joe Sakic a contribué au succès de l’Avalanche tout au long de la saison. Il a su faire les bons échanges au bon moment. Dès le début de saison, le choix de Darcy Kuemper en gardien titulaire n’a pas fait l’unanimité mais le portier a été décisif contre le Lightning.
L’équipe manquait d’impact physique, il a fait venir Josh Manson, 1m90 pour 102kg et Darren Helm, un attaquant de puissance très actif sur le quatrième trio.
L’équipe manquait de scoring secondaire, il a fait venir Artturi Lehkonen, auteur du but vainqueur lors du dernier match des finales.
Tous les ajustements du GM ont pavé la route à un groupe déjà talentueux vers la coupe Stanley. Une consécration obtenue hier soir après une victoire 2-1 sur la glace de Tampa Bay.
En remportant sa troisième coupe Stanley, Sakic a d’ailleurs eu un mot pour ses joueurs de profondeur : « Si on regarde les équipes gagnantes, elles ont de la profondeur sur toutes les lignes. Les stars doivent performer mais il faut aussi des joueurs pour leur enlever de la pression. »
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