Une décennie, un Super Bowl : 1981, et Joe Montana fut…

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Pour le troisième épisode de notre série dédiée au Super Bowl, nous avons choisi de nous replonger en 1981 pour une saison et un Super Bowl qui resteront gravés dans l’Histoire. Cette année là, un jeune quarterback titulaire depuis à peine une saison va se hisser au Super Bowl et y laisser une empreinte indélébile : Joe Montana. Revivez avec nous cet évènement qui sera le début de la légende de celui qui a longtemps été considéré comme le GOAT des quarterbacks, jusqu’à l’avènement d’un certain Tom Brady.

Le Comeback Kid

Le début d’une ère

La saison 1981 démarre avec des Raiders d’Oakland champions qui avaient battu les Philadelphia Eagles au Super Bowl précédent. On ne le sait pas encore en début de saison mais ce championnat 81 sera le théâtre de la naissance d’une véritable dynastie au sein de la NFL : celle des San Francisco 49ers.

Cette année là, San Francisco sort d’une saison très moyenne en 1980. L’équipe a été reprise par Bill Walsh en 1979 et le head coach semble avoir du mal à trouver la formule magique. Il a drafté au troisième tour l’année de son arrivée un quarterback sorti de Notre Dame, Joe Montana, mais ne l’a fait jouer que 23 lancers pour sa première saison. Il a finalement décidé de lui faire confiance pour sa seconde saison mais avec un succès très relatif : six victoires pour dix défaites sur la saison 80. Mais une amélioration tout de même par rapport aux deux saisons précédentes avec un record à 2-14.

Il y avait du taf à San Francisco !

La saison 1981 va cependant marquer le tournant pour cette franchise. Joe Montana, fort de sa première saison complète, va s’imposer en vrai leader de la franchise. Il signe une saison à 3 565 yards à 64% pour 19 touchdowns et 12 interceptions. Derrière lui, San Francisco devient une équipe beaucoup plus consistante. Le quarterback est très bien épaulé par ses receveurs Dwight Clark et Freddie Solomon, et sur le jeu au sol par Ricky Patton. Une attaque qui ne pointe cependant qu’à la 13ème place en nombre de yards et à la 7ème au nombre de points marqués.

Mais ce qui fait la différence au sein de cette équipe c’est son escouade défensive. Les Niners ont drafté Ronnie Lott cette année là et il va s’avérer un renfort de poids pour l’équipe. Capable de joueur cornerback ou safety, il deviendra d’ailleurs Hall of Famer après sa carrière. Son apport est indéniable et fait passer la défense des 49ers de la 26ème à la deuxième place de la ligue !

Ronnie Lott : 10 x Pro Bowler, 8 x First Team All Pro, 2 x leader en interception… bref probablement le meilleur safety de tous les temps

San Francisco signe une saison canon et remporte 13 matchs pour seulement trois défaites cette année là. L’équipe affiche le meilleur bilan de la ligue devant des équipes comme les Cowboys, les Bengals ou les Dolphins.

Elle se hisse logiquement en playoffs et s’évite un match de wild card. Les Niners affrontent les Giants en Divisional Round qu’ils éliminent sur le score de 38-24 et se confrontent alors aux Cowboys en finale de conférence. Un match qui se solde par une nouvelle victoire de la franchise de Montana avec un final dramatique et une action qui est restée depuis dans l’Histoire : The Catch.

Ce match est une revanche pour San Francisco, éliminé deux fois à ce stade de la compétition par Dallas dans son histoire. En fin de match, Dallas mène 27-21 et San Francisco est en 3ème tentative à six yards de la endzone. Joe Montana court sur la droite sous la pression et ne trouvant pas de receveur libre, lance désespérément un ballon haut en fond de endzone en direction de Dwight Clark. Clark réalise une réception miraculeuse et donne la victoire à son équipe devant un public totalement fou parmi lequel un enfant de 4 ans, fan des 49ers et de Montana, jouera plus tard lui aussi un rôle important pour ce sport : Tom Brady.

Pendant que Joe Montana & co. débutaient l’écriture de leur légende, une autre équipe faisait son chemin du côté de l’AFC : les Cincinnati Bengals. Etonnement, la franchise sort elle aussi d’une saison à six victoires dix défaites comme les 49ers. Mais l’arrivée d’un jeune rookie, Cris Collinsworth, va changer le visage de l’équipe. Le jeune receveur va offrir une solution de premier choix au quarterback, Ken Anderson. Il terminera sa saison avec 3 754 yards, 29 touchdowns et dix interceptions et sera nommé MVP de la saison régulière. Collinsworth compilera de son côté 1 009 yards et huit touchdowns.

Mais avec ce duo, l’attaque des Bengals est surtout passée de la 19ème place de la ligue à la troisième et arrive en playoffs avec un objectif très clair : le Super Bowl. Elle élimine ainsi en Divisional Round les Bills de Buffalo dans une victoire 28-21. Elle dispose ensuite assez facilement des San Diego Chargers 27-7 lors de la finale de la conférence AFC.

On s’attend alors logiquement à un véritable duel entre deux des meilleurs quarterbacks de la ligue et entre deux franchises qui n’ont jamais connu les batailles d’un Super Bowl, puisque elles débutent toutes les deux à ce niveau de compétition.

Anderson - Montana

Un air de Chuck Norris non ?

Duel de quarterbacks… et de défenses

Les deux équipes se sont donc retrouvées le 24 janvier 1982 au Silverdome de Pontiac dans le Michigan pour la conquête du Lombardi trophy. La météo fut mauvaise mais n’eut pas d’impact sur le jeu puisque le stade était fermé. Ce fut cependant beaucoup plus compliqué pour accéder au stade ! Aucun favori ne se dégageait pour cette finale même si beaucoup voyaient les Bengals de l’expérimenté Ken Anderson être capables de s’imposer.

Le Silverdome

Et les Bengals vont avoir l’occasion d’entrée de jeu de prendre l’avantage au score. Amos Lawrence commet un fumble dès l’engagement après un plaquage du linebacker Guy Frazier, une première dans l’histoire du Super Bowl. Une occasion en or pour Cincinnati de prendre l’avantage en repartant des 26 yards. Mais heureusement pour les 49ers, ils vont réussir à stopper ce drive qui semblait bien parti. C’est Dwight Hicks qui réalise une interception sur ses 5 yards évitant le drame.

Joe Montana prend alors les rennes de l’attaque et réalise immédiatement trois passes qui permettent à son équipe d’avancer. San Francisco réussit à aller jusqu’en goal line grâce notamment à Freddie Solomon et au jeu au sol. Pour conclure, c’est Montana lui-même qui réalise un QB sneak sur la ligne pour marquer le premier touchdown de la rencontre. 7-0 pour San Francisco qui revient de loin.

Les erreurs vont s’accumuler pour Cincinnati dans cette première mi-temps. Sur le drive suivant, Cris Collinsworth va laisser échapper le ballon à 5 yards de la endzone sur un plaquage d’Eric Wright. Une opportunité que ne laisse pas passer Montana. L’escouade offensive des Niners réalise un drive record de 92 yards pour aller marquer son second touchdown de la rencontre. Montana lance une passe pour le fullback Earl Cooper qui enfonce tout sur la gauche de la endzone pour donner l’avantage 14-0 à San Francisco.

Ce touchdown est tout simplement le résumé de la confiance de Walsh dans ses joueurs. Cet appel de jeu n’avait pas été effectué depuis deux ans par l’entraineur et il décide de le réaliser au Super Bowl dans le moment où cela compte le plus. La photo qui résultera de la célébration de Cooper restera elle aussi historique.

En couverture de Sports Illustrated… pas mal !

Après un nouveau drive stérile des Bengals, les 49ers vont scorer deux field goal avant la mi-temps donnant un avantage de 20-0 à la franchise californienne. Un avantage qui établit un record d’écart entre deux équipes à la mi-temps d’un Super Bowl à cette époque.

Les Bengals reviennent avec d’autres intentions en seconde période. Il remonte 83 yards en neuf actions et c’est Ken Anderson qui conclut le drive avec un touchdown sur une course de 5 yards. Un touchdown qui sonne le réveil des tigres et de leur défense. Ils limitent les Niners à seulement huit actions et quatre yards dans ce troisième quart temps.

San Francisco résiste bien une première fois au touchdown mais ne parvient pas à se relancer en attaque. Après avoir rendu le ballon, les 49ers encaissent un touchdown qui remet les équipes à 20-14 avec dix minutes à jouer. C’est Dan Ross qui est à la réception d’une passe d’Anderson pour réduire le score.

Les Niners vont réagir mais ne parviennent à marquer qu’un field goal pour porter l’avantage à 23-14. Mais les Bengals vont retomber dans leurs travers dès le drive suivant. Anderson se fait intercepté par Eric Wright et anéantit toutes les chances de Cincinnati de revenir dans cette rencontre. Walsh joue la montre au sol et demande à son kicker de conclure avec un nouveau field goal pour un avantage 26-14.

Anderson termine tout de même son match sur un dernier touchdown. Il complète six passes consécutives et lance une dernière fois pour Ross une nouvelle fois. Le score final est de 26-21 et les San Francisco 49ers l’emportent notamment grâce aux erreurs des Bengals (quatre turnovers). Les Bengals réalisent tout de même une performance historique en marquant plus de touchdowns que les champions (3 contre 2) et en ayant compilé plus de yards sur la rencontre (356 contre 275).

Cela ne gâche en rien la performance des Niners qui remporte leur premier Super Bowl avec une formidable équipe. Il s’agit du premier Super Bowl d’un Joe Montana qui en remportera quatre au total. Il connaitra surtout par la suite une formidable histoire avec celui qui est considéré comme le meilleur joueur de tous les temps (avec Tom Brady), Jerry Rice.

Montana

Joe Cool !

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