Louisa Ajayi, équipe de France de flag : « Les JO seraient la cerise en or sur le gâteau »
Les World Games de flag football terminés, la rédaction de The Free Agent a pu échanger avec la joueuse de l’équipe de France Louisa Ajayi.
La joueuse nous a parlé de sa vision de ce sport, des Jeux Olympiques et de ce que doit faire la France pour rivaliser avec les meilleures nations du monde.
Les World Games qui se sont déroulés à la mi-juillet ont été l’occasion pour de nombreux fans de sport de découvrir le flag football. Un sport « dérivé du football américain qui se joue à 5 contre 5 » comme nous l’explique Louisa Ajayi et qui possède la particularité de « se jouer sans plaquages mais pas sans contacts ; l’arrachage des flags remplace le plaquage ».
Un sport qui s’apparente donc à une version édulcorée et simplifiée du football américain et qui séduit de plus en plus de nouveaux joueurs chaque année. Certainement aussi grâce à ses valeurs « d’unité, d’esprit d’équipe et de dépassement de soi » comme le confie Louisa Ajayi, qui confirme que « l’entraide sur le terrain est primordiale pour l’emporter ».
Le Flag Football a été mis à l’honneur lors des World Games auxquels les équipes de France féminines et masculines ont participé. « Un moment exceptionnel » pour Louisa Ajayi « surtout après une qualification obtenue difficilement en décembre dernier. Nous nous sommes battues pour y être et avoir la chance de vivre ce moment. La cérémonie nous a mis des étoiles plein les yeux et de voir autant de monde et d’athlètes français réunis, c’était incroyable ».
Sur le terrain, l’équipe de France féminine a éprouvé de nombreuses difficultés ne parvenant pas à remporter de rencontre. La France termine à la 8ème position de la compétition féminine : « Notre poule était difficile avec les championnes du Monde et d’Europe présentes. On a tout donné mais on a éprouvé de nombreuses difficultés à marquer. On a tout de même fait de bonnes choses même si on est déçu ».
La France est tombée sur plus forte qu’elle lors de cette compétition mais a aussi pu voir ce qu’il lui manquait pour pouvoir rivaliser avec ses adversaires comme l’exprime Louisa Ajayi : « Je pense que nous avons besoin d’effectuer plus de stages afin de travailler ensemble plus régulièrement. Cela nous permettrait aussi de faire des camps par poste afin de progresser. Après, ce n’est pas toujours possible car la fédération n’a pas toujours les moyens d’organiser tout cela. Au delà de l’aspect préparation, on a aussi pu voir qu’il y avait une différence de mentalité. Il y a une mentalité de la gagne qui est différente dans ces pays là, le sport est présent dans leur vie de tous les jours. C’est très différent de ce que nous connaissons en France. Tout cela nous aiderait à nous professionnaliser encore plus et à être meilleures. »
La fédération française de football américain qui supervise le flag football développe son sport depuis des années maintenant. Elle bénéficie d’autant plus dorénavant d’un soutien accru de la fédération mondiale (IFAF) et de son président Pierre Trochet ainsi que de la NFL. Dans un effort commun, les deux entités tentent de faire entrer le flag football aux Jeux Olympiques de 2028 à Los Angeles.
Ces Jeux Olympiques offriraient une vitrine sans pareille au flag football et un challenge incroyable pour des joueuses comme Louisa Ajayi : « Les Jeux Olympiques seraient la cerise en or sur le gâteau. Ce serait vraiment incroyable de voir le flag football y être représenté. De mon côté, je vais travailler autant que possible pour pouvoir y être ».
Voir le flag football représenté serait une consécration pour ces joueuses qui font office de pionnières aujourd’hui d’un sport en plein développement. Un statut qui ne change rien pour Louisa Ajayi, qui garde les pieds sur Terre : « Je n’y pense pas trop. Beaucoup de gens avant nous ont énormément fait pour ce sport notamment en 2006 lorsque la France a été championne du Monde. On essaie juste de marquer notre présence et d’apporter le maximum à ce sport et à l’équipe de France. »
Le développement du flag football passera dans les prochaines années par sa promotion et aussi par la manière dont il touchera le public : Jeux Olympiques, travail des clubs, communication… tout sera important. Pour Louisa Ajayi, il est clair « que les Jeux Olympiques sont un magnifique spectacle. Si le flag y est représenté, nous devrons nous entrainer encore plus dur afin d’offrir au public un spectacle qu’il aura envie de revoir. Ensuite, je pense que le développement se poursuivra aussi si c’est un sport qui peut par exemple rentrer dans les écoles. Beaucoup de clubs ont déjà des équipes de jeunes donc c’est quelque chose qui est tout à fait possible. »
En attendant la potentielle présence aux JO du flag, Louisa Ajayi devra repartir au front avec son club des Molosses Redlips dès la rentrée : « La reprise se fera an août avec un nouveau coach pour les Redlips. Nous aurons certainement déjà des tournois en septembre et ensuite la coupe France qui débutera en octobre. Notre objectif est de la gagner donc nous devrons être prêtes. Nous aimerions aussi être plus présentes sur des compétitions internationales et pour cela nous recherchons actuellement un sponsor. Ensuite avec l’équipe de France, l’objectif sera de relever la tête et de se préparer pour le championnat d’Europe. »
Un championnat d’Europe qui se tiendra l’année prochaine au mois d’août en Irelande et que l’équipe de France féminine tentera de remporter.
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