Sous pression, la NCAA fait évoluer la March Madness

La March Madness féminine arrive. Et c’est la première fois que l’on peut appeler le tournoi féminin universitaire de fin de saison comme ça.

Et nous devons ce pas vers l’égalité à une athlète qui a fait le buzz l’an dernier sur les réseaux sociaux. Il s’agit de Sedona Price, joueuse de l’université d’Oregon. Elle avait dénoncé l’inégalité et a été confirmé dans ses dires par un rapport à l’été dernier.

March Madness féminine : une première !

Le premier changement réalisé est donc l’adoption de l’appellation March Madness pour le tournoi final. Et de nombreux autres ont suivi. Ainsi, 68 équipes sont ainsi invitées à ce tournoi comme pour les hommes.

« Cette année, il y aura de nombreuses améliorations notables au championnat », a déclaré Lynn Holzman, vice-présidente du basketball féminin de la NCAA. « Ce que cela s’est traduit par une expérience améliorée pour les étudiantes-athlètes de basket-ball féminin et l’expérience des fans. »

Sedona Prince a donc réagi en toute franchise :

« Apporter ces changements est incroyable et j’espère que cela continuera ainsi, et pas seulement à cause d’un énorme scandale, et d’un joueur qui les expose sur la scène nationale », a-t-elle déclaré à l’Associated Press. « Les choses ne devraient pas être réglées de cette façon. « 

Encore des progrès à faire

Tout n’est pas cependant réglé. Les droits télévisuels et les revenus publicitaires ne sont toujours pas au niveau de leurs homologues masculins.

L’écart est encore grand et la NCAA a donc décidé d’investir plusieurs millions dans la promotion de ce nouveau tournoi et du final four organisé à Minneapolis.

« L’exercice de budgétisation à base égale mentionné dans le rapport sur l’équité entre les sexes a été très détaillé et a pris beaucoup de temps pour aller dans le bon sens », a déclaré Dan Gavitt, vice-président senior du basket-ball de la NCAA.

« Nous avons pris toutes les lignes budgétaires des championnats de basket-ball masculins et féminins et les avons comparées et contrastées. Là où il y a eu des divergences, nous avons eu des discussions importantes sur le point de vue de l’équité. Dans de nombreux cas, ils ont été ajustés à hauteur de millions de dollars. »

Les autres changements

Plusieurs autres adaptations ont donc été faites. Tout d’abord, les récompenses en trophées seront les mêmes pour les 2 tournois.

Le logo March Madness apparaitra aussi dès les rencontres sur terrain neutre. Les évènements autour du Final Four seront aussi identiques à ceux des hommes et les officiels seront rémunérés par les mêmes montants.

D’autres évolutions prévues

La NCAA envisage aussi de déplacer le match phare de chaque semaine au lundi soir afin qu’il ne soit pas en concurrence avec celui des hommes le dimanche soir.

Elle tente également de trouver un site neutre pour le match d’ouverture et créer un évènement semblable aux garçons. Les hébergements, restauration et salles de musculation seront aussi désormais équivalents lors de la March Madness.

Les finances difficiles à équilibrer

Le contrat de la NCAA pour le basket masculin est de 14 ans à 10,8 milliards de $ (770 millions l’année) et est valable jusqu’en 2032 avec une hausse prévue en 2025.

La compétition féminine est pour le moment regroupée avec d’autres compétitions de la NCAA pour les droits. Ce contrat se termine en 2024 et il faudra donc voir à quel niveau cette compétition pourra être valorisée.

Donner autant de récompenses financières restent donc impossible pour le moment et tant qu’il ne sera pas réglé, l’écart restera grand.

« Si vous gagnez plus d’argent lorsque vos hommes gagnent que lorsque vos femmes gagnent, alors vous devez vous soucier davantage de la victoire des hommes », a déclaré l’entraîneur de Caroline du Nord Courtney Banghart, vice-président de la Women’s Basketball Coaching Association. « C’est juste des choses d’optique financière. CQFD »