Trae Young : un début de saison hétéroclite
NBA – Alors que les Hawks d’Atlanta connaissent un début de saison plutôt encourageant (5 victoires pour 4 défaites, 5 victoires sur les 7 derniers matchs), sa star, Trae Young, alterne entre le bon et le moins bon. Le joueur est incertain pour la rencontre face aux Pistons cette nuit (1h du matin heure française).
Le petit meneur d’1m85 continue de se frayer un chemin parmi les meilleurs meneurs de la ligue. Toujours autant handicapé par son physique en défense, Trae Young peut depuis une année s’appuyer sur son coéquipier Dejounte Murray sur cet aspect-là afin de pouvoir continuer à briller en attaque. Cette saison, il alterne entre très bon et un peu moins bon.
Plus que jamais au service du collectif
Trae Young est l’un des meilleurs passeurs de la ligue depuis plusieurs saisons maintenant, cela n’est un secret pour personne. Il n’a jamais a tourné à moins de 8 passes décisives par match en carrière et à moins de 9 depuis sa deuxième saison en NBA.
Cette arme de la passe, qu’il a su s’approprier et perfectionner au fil des saison grâce à la menace qu’il représente à trois points et son talent de passeur, semble s’améliorer d’année en année.
Pour le moment, sur ses 9 premiers matchs de régulière, Young a tout simplement sa meilleure moyenne en carrière avec 10.2 passes décisives par matchs. À vrai dire ce chiffre égale exactement celui de l’an dernier mais témoigne tout de même du virage collectif qu’opère Trae Young cette année, en plus du fait que l’un de ses principaux acolytes à la réception de ses alley-oop, John Collins, soit parti du côté de Utah. Il n’a, par ailleurs, pas dépassé la barre des 10 passes décisives que 3 fois cette saison, soit une fois tout les trois matchs, honorable.
Nous avons déjà évoqué les grandes difficultés que connait Trae Young depuis son arrivée en NBA (pas évident de défendre en NBA quand on fait 74kg), mais il semble que le meneur de jeu ait à cœur de vouloir mettre main à la patte en défense. Il affiche pour le moment ses meilleurs stats d’interceptions par matchs en carrière avec en moyenne 1.6, sa précédente plus haute marche s’élevant à 1.1 (l’an dernier et en 2019-20).
Bien plus intéressant, Young égale aussi sur ce début de saison son meilleur pourcentage de tirs adverses réussis (à savoir le pourcentage de tirs quand un adversaire est défendu par Trae Young, qui doit donc être le plus bas possible). Avec un pourcentage adverse à 47.9%, la baisse oscille entre 0.5 et 1% par rapport à ses moyennes générales, mais cela dit bien tout de même de l’envie du joueur de limiter la casse en défense.
Enfin, Young est aussi pour le moment sur ses meilleures moyennes de lancers francs obtenus et marqués en carrière. Avec 9.9 tentatives par match et 8.9 réussies, Trae Young réalise une hausse d’au moins un lancer-franc de plus réussi par match que sur le reste de sa carrière. Une hausse de presque 2.5 lancers francs réussis en plus par match par rapport à sa pire moyenne en carrière (2021-22).
Tout ces chiffres nous montre donc que Trae Young semble s’orienter vers le collectif en ce début de saison et qu’il hésite de moins en moins à jouer physique, dans une ligue toujours aussi exigeante sur ce point.
Des pourcentages aux tirs au plus bas
Alors est-ce que l’aspect plus physique du jeu de Young sur cette entame de saison a des répercussions sur sa réussite aux tirs ? Peut-être. En revanche, ce qui est sur, c’est que tous les pourcentages de Young pointent anormalement vers le bas en ce début de saison.
Que ce soit dans le pourcentage aux tirs global, à 35.7%, qui est 6% plus bas que le pire de Young en carrière lors de sa saison rookie (baisse de 7% par rapport à l’an dernier). Le pourcentage à trois points, à un affreux 29.4%,, qui serait la première fois que « Ice Trae » serait en dessous des 30% en carrière et est en baisse de 4% par rapport à l’an dernier, de 9% par rapport à sa meilleure saison.
Et enfin le pourcentage de tirs effectif, qui prend en compte le fait que le tir à trois points, plus dur, ne compte pas de la même manière que le tir à deux points et permet donc un pourcentage plus réaliste, qui s’élève à 41.7%. La baisse est ici significative puisque c’est 9% de moins par rapport au pourcentage moyen de Young en carrière, presque 6% de moins que lors de sa saison rookie. Il semblerait donc que le cercle ait l’air plus petit pour Trae Young en ce début de saison, mais il a encore beaucoup de temps pour ajuster la mire.
Malheureusement pour lui, le meneur doublement All-Star affiche aussi d’autres statistiques assez basses par rapport à ses moyennes de carrière. D’abord sur les pertes de balle, avec en moyenne 4.2 ballons perdus par match, Young est sur son 2ème pire bilan par saison en carrière même si la hausse est minime (+0.1 par rapport à l’an dernier et sa moyenne en carrière). Enfin Young affiche aussi ses pires moyennes en carrière au rebond.
Avec en moyenne 2.9 prises par match sur ce début de saison, c’est la première saison où il passe en dessous de la barre des 3. La perte est aussi minime par rapport à l’an dernier (-0.1), où cette tendance à prendre moins de rebonds s’était déjà observée, l’arrivée de Dejounte Murray pouvant expliquer cela.
L’une des raisons qui pourrait expliquer ces chiffres plutôt bas sont le nombre moyen de minutes par match jouées par Trae Young cette saison. Avec 35.8 minutes par match, c’est le total le plus elevé pour le moment de la carrière de Young qui n’en joue en moyenne que 34 par match depuis son arrivée dans la ligue.
Un jeu plus physique et plus long peut donc expliquer certaines difficultés rencontrées par le meneur du Big A même si rien n’est alarmant, la saison étant encore très longue et les Hawks montant en puissance.
© Alonzo Adams-USA TODAY Sports
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