Rudy Gobert a une faim de loup

NBA – Motivé par sa non-sélection au All-Star Game, Rudy Gobert a réalisé un mois de Février de haute facture et poursuit son bon travail en ce mois de mois de Mars. Favori pour le titre de défenseur de l’année, le français permet aussi aux Timberwolves d’être en tête de la conférence Ouest.

6/10. Ce n’est pas la note du mois de Février de Rudy Gobert (qui serait sûrement un peu plus élevée), mais le nombre de fois où Rudy Gobert a capté plus de 15 rebonds sur ses dix derniers matchs. Le pivot de 31 ans est dominant dans la raquette ces dernières semaines et plus globalement depuis le début de saison.

Une présence physique démentielle

Rudy Gobert semble avoir définitivement digéré son transfert de Salt Lake City vers Minneapolis lors de l’été 2022. Après avoir pataugé l’an dernier, notamment gêné par la présence de Karl-Anthony Towns, où il ne parvenait pas à trouver sa place, le français est redevenu cette saison le joueur que l’on a connu au Jazz.

Et cela passe par une présence physique énorme dans la raquette. Quelques chiffres viennent attester de ce retour au premier plan de Gobert. C’est notamment la 4^ème saison en carrière, sur les dix qu’il a disputés, où Gobert tente le plus de tirs avec en moyenne 8.1 par matchs. C’est aussi la 4^ème saison où le natif de Saint-Quentin capte le plus de rebonds offensifs par match en moyenne (3.6).

Longtemps critiqué outre Atlantique mais aussi en France pour ses qualités limitées balle en main, le pivot de 2m16 prend soin cette année d’essayer de perdre le moins de ballon possible. En effet, avec 1.5 ballon perdu par match en moyenne, c’est son chiffre le plus bas en carrière depuis qu’il est titulaire en NBA.

Si Rudy Gobert ne réalise pas sa plus grande saison en carrière dans quelque domaine qu’il soit, il a en tout cas nettement relevé la barre comparé à l’an dernier (qui fut peut-être sa pire saison depuis son arrivée en NBA).

Rudy Gobert contre le tir de Bam Adebayo. Mandatory Credit: Jasen Vinlove-USA TODAY Sports

Points, rebonds, contres, tous ces chiffres sont largement en hausse cette saison. Mais le chiffre le plus important pour le pivot français pourrait éventuellement être son nombre de minutes disputées. Avec en moyenne 33.8 minutes de présence par match sur le parquet, sa 3^ème plus haute marque en carrière, Gobert est devenu l’une des pièces favorites de son entraîneur Chris Finch.

Cela signifie donc par ricochet que son impact collectif est déterminant et cela se vérifie par la position qu’occupe les Timberwolves dans la conférence Ouest.

Enfin, Rudy Gobert continue cette saison d’être le joueur qu’il a toujours été, à savoir un défenseur hors pair et un rebondeur d’élite. Avec 2.1 contres par match, il est le 7^ème meilleur joueur de NBA en la matière, où deux jeunes ovnis ayant débarqués cette saison lui prennent deux places.

Il capte aussi 12.8 rebonds par match (loin de son record de 14.7 rebonds en 2021-22), ce qui le place au deuxième rang du classement derrière Sabonis et ses 13.4 rebonds par match.

Enfin et surtout, le médaillé d’argent aux JO de Tokyo en 2021 mène toute la NBA au classement du pourcentage au tir adverse (pourcentage de tous les joueurs ayant pris un tir lorsqu’ils ont été défendus par Gobert), avec seulement 44% de tentatives adverses réussies (classement pour tous les joueurs ayant joués au moins 1500 minutes). Ce chiffre montre à quel point le français est un véritable cauchemar à attaquer.

Un mois de Février en patron

Aspect encore plus intéressant dans sa saison, Gobert monte en puissance. Son mois de Février a été impressionnant. Probablement vexé d’avoir été snobé au All-Star Game, il s’est distingué avec 14.4 points, 13.8 rebonds et 2.2 contres par match en moyenne. Le triple meilleur défenseur de l’année a été partout.

Un excellent mois qui lui a notamment permis de finir en tête du classement des meilleurs rebondeurs en Février et 2^ème meilleur rebondeur offensif (4.4 par match). Cela s’est aussi accompagné d’un remarquable pourcentage au tir, s’élevant à 67.5%, le quatrième plus haut chiffre parmi les joueurs ayant au moins disputé 10 matchs sur le mois.

Mieux, il semble poursuivre cette dynamique en ce début de mois de Mars avec 17.7 points, 16 rebonds et 3 contres de moyenne en trois matchs. Lundi dernier face au Blazers il a effectué sa deuxième meilleure marque de la saison avec 26 points inscrits, couplés de 16 rebonds et 3 contres pour un 9 sur 10 au tir.

RUUUUUUUU 🫣 pic.twitter.com/G10XATP8IV
— Minnesota Timberwolves (@Timberwolves) March 5, 2024

Un match où Towns manquait à l’appel et où le français était attendu, « je n’ai pas le sentiment que je dois en faire plus. Je me dois juste d’être moi-même que KAT (Towns) soit là ou pas. Mais évidemment, si l’un de nous n’est pas présent, on va avoir plus d’opportunités » répondait-il après le match.

Amené à commenter les changements dans son jeu cette année, Gobert a sobrement expliqué qu’il « essaie juste d’être plus patient », avant de poursuivre « j’essaie d’être agressif en attaque et en défense, de partager le ballon et de courir un peu plus ».

Ce réajustement collectif semble en tout cas porter ses fruits puisque les Wolves n’ont perdu que 19 matchs sur les 62 disputés et nourrissent de grands espoirs en Playoffs.

Mike Conley, meneur des Wolves avec qui Gobert a déjà joué durant la majorité de ses années à Utah, et qui de fait connaît bien le français observe lui aussi toutes ces améliorations. « Il est super efficace, super dominant et ce dont nous avons besoin de lui. On a besoin de sa capacité à prendre les rebonds quand les adversaires ratent des tirs et qu’ils essaient de lui envoyer deux ou trois joueurs mais qu’il est capable de s’en sortir et de prendre le rebond » analysait le meneur vétéran aux 15 624 points en carrière.

Bien lancé vers un quatrième titre de meilleur défenseur de l’année (ce qui égalerait le record de Ben Wallace et Dikembe Mutombo), nul doute que Rudy Gobert aimerait surtout gouter aux finales de conférence qu’il n’a jamais connues en carrière, et dans un premier temps passer un tour de Playoffs pour la première fois depuis 2021.