Dossier : Quel avenir pour Toronto ?

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Beaucoup d’équipes comptent sur les trades pour renforcer leur effectif, d’autres comptent sur la draft et les bons choix (picks) obtenus via les trades. Mais qu’en est-il des Toronto Raptors ?

Ce dossier a été fait à partir de l’article du journaliste Tom Bontemps via ESPN.

La franchise canadienne des Toronto Raptors est plus ou moins coincée entre les deux cas. Mais elle compte dans ses rangs de bons éléments en interne qui font que cette franchise a connu un succès récent, en l’occurrence le titre de champion en 2019. Tout cela part du propriétaire (Larry Tanenbaum) aux instances décisionnaires (front office avec le président Masai Ujiri et le manager général Bobby Webster) en passant par le coach (Nick Nurse).

Si on observe l’effectif de Toronto, on constate qu’il y a une cohérence dans la constitution de cette équipe avec deux All-Stars (Pascal Siakam et Fred VanVleet), le dernier vainqueur du titre de rookie de l’année (Scottie Barnes) et, peut-être, l’un des meilleurs poste 3 offensif et défensif (O.G Anunoby). Pourtant, malgré tout ces éléments, les Toronto Raptors pointent à la 12è place de la Conférence Est (17-23) à deux matchs de la 10è place et donc des play-in. Mais est-ce suffisant pour un groupe composé de tels joueurs ?

« Ils ont une équipe talentueuse mais ça ne marche pas pour l’instant », affirme un scout de la NBA pour le média américain ESPN.

La nature de la NBA pousse les équipes à connaître des cycles de succès puis des cycles de reconstructions qui durent plus ou moins 4 à 5 ans. Tout dépend des bons coups réalisés lors des trades ou des choix (picks) de drafts obtenus. Il est bien évidemment possible d’obtenir un joueur classé très bas dans la draft et, durant la saison, montre tout son talent aux yeux du public. Un autre facteur qui explique les hauts et bas d’une franchise sont les « salary cap » imposés à toutes les franchises. Cela peut limiter ou non les performances de l’équipe, libérer de la place pour prendre deux ou trois joueurs de plus dans un effectif. Et bien sûr, l’âge est un critère à prendre en compte dans les choix des dirigeants pour viser des objectifs à plus ou moins long terme.

Le cas des Toronto Raptors est intéressant. Si l’on jette un coup d’œil sur les performances des équipes de la Conférence Est depuis la saison 2013-14, on constate que les Raptors ont déjoué tous les paris et ont réussi ce que peut d’équipes ont pu faire : être à 466 victoires. Et ils ont atteint les playoffs à huit reprises sur neuf. Avec comme apothéose, le titre de 2019.

D’ailleurs depuis la saison 2015 et ne possédant pas de « cap space » (ce qu’il reste à la franchise en terme de masse salariale avant d’atteindre son plafond), selon le journaliste NBA pour ESPN Bobby Marks, Toronto profite de la période des agents libres (free agency) pour s’offrir des joueurs qui sont donc disponibles sur le marché. Le jackpot pour eux a été l’acquisition de Serge Ibaka (recruté à la mi saison en 2017), de Kawhi Leonard (recruté à l’été 2018) et Marc Gasol (recruté à la mi saison 2019). Malheureusement, le départ de ces trois joueurs après le titre de 2018-19 a marqué un coup d’arrêt à l’idylle de Toronto.

La draft est un facteur sur lequel comptent également les hommes à la tête de cette franchise canadienne. Entre 2015 et 2017, ils s’offrent des joueurs après la 23è position comme Norman Powell, Pascal Siakam, Fred VanVleet ou encore O.G Anunoby. Mais Toronto se retrouve aujourd’hui dans une situation loin d’être parfaite, à cause d’un casting raté si on se base sur les derniers mois, selon certains experts. Toute les autres équipes attendent de voir quelles directions va prendre Toronto avec cet effectif qui a sous-performe jusqu’à présent. On ne connaît pas encore leurs intentions dans cette fenêtre de trade qui se termine le 9 février.

« N’importe quel joueur qu’ils possèdent sont meilleurs que ceux qui sont disponibles sur le marché », déclare un cadre de la Conférence Est à ESPN. « Il y aura beaucoup d’intérêt s’ils sont amenés à être mis sur le marché ».

Deux joueurs sur quatre en baisse de régime

Les Toronto Raptors ont pour objectif de décrocher une place pour les playoffs. La formule pour les champions 2019 était claire: voir Scottie Barnes, Pascal Siaka, Fred VanVleet et O.G Anunoby passer un cap et être auteurs de prestations remarquables. Mais ce n’est pas le cas. Il y a un manque de profondeur et une régression de la part de deux de ces quatre joueurs.

Scottie Barnes devait confirmer après sa récompense individuelle de l’an passé. Mais on sait que la NBA est une ligue où la concurrence est rude et qu’il est très difficile de répéter les bonnes performances chaque soir. Barnes en est la preuve.

« Je dirais que je suis toujours en train de me développer », répond le jeune de 21 ans sur sa saison actuelle. « Je suis toujours en train de chercher ma place (au sein de l’équipe), je suis toujours en train de travailler, de trouver différents moyens sur la façon dont je peux impacter le jeu ».

Scottie Barnes a connu des matchs très difficile pas plus tard que la semaine dernière, par deux fois et de façon consécutive. Il n’a, contre Milwaukee (défaite 104-101) et contre New-York (défaite 112-108), inscrit aucun panier lors des trois 1ers quart temps de ces matchs.

Ses statistiques sont en baisse par rapport à sa saison rookie.

  • Il est à 14,9 points cette saison contre 15,3
  • Tire moins de lancer-franc (2,7 contre 2,9)
  • Son pourcentage aux tirs a diminué (44,8% contre 49,2%)
  • Son adversaire direct en un contre un réussit 49,9% de ses tirs contre 46,5% l’an dernier (selon les données statistiques de Second Spectrum)

« Il était comme un gamin en or avec la saison qu’il a connu l’année dernière et maintenant personne ne dit du mal de lui, donc ça peut l’aider à traverser cette période actuelle », assure Fred VanVleet tout sourire. « Laissez les gens parlez de lui, et il sera capable de rebondir et le rendre meilleur ».

Fred VanVleet a pris le relais d’un Kyle Lowry parti du côté de la Floride (Miami Heat). Il est devenu l’âme et le cœur de cette équipe dont il assume pleinement ce rôle. Mais il est freiné cette saison par les pépins physiques et fait son possible pour aider son équipe. Il est malheureusement l’un des joueurs qui explique la baisse en efficacité aux tirs de l’équipe (29è de la ligue). Depuis le 30 novembre dernier et cette lourde défaite à New Orleans (108-126), VanVleet a du mal avec son shoot. Il réussit, ce jour-là, 37,8% de ses tirs, c’est 0,3% de moins que son pourcentage en carrière. On ajoute à cela qu’il shoot à 29,2% à 3 points sur presque 9 tentatives depuis cette déconvenue.

« Il y a des soirées où vous en mettez et d’autres où vous n’en mettez pas », dit VanVleet. « Globalement, cette saison n’a pas été bonne pour nous en terme de shoot ».

Depuis ce match contre les Pelicans, les Toronto Raptors sont la 18è défense de la ligue de part leurs transitions défensives qui laissent à désirer alors que jusqu’au 29 novembre, ils étaient 2è selon Cleaning The GlassPassée cette date, Toronto est tombé à la 25è place. Pas facile pour une équipe qui manque déjà de taille car on préfère avoir des joueurs agiles.

« Je pense que nos tirs ratés affectent notre défense et affectent un peu notre énergie et notre combativité », avoue Nick Nurse le coach des Toronto Raptors à ESPN.

Additionner tous ces paramètres négatifs n’aide pas la franchise canadienne à entrevoir la bonne direction à prendre.

Quelles options pour la suite ?

Commençons par la prochaine draft. On parle de la perspective Victor Wenbanyama qui sera très convoité en juin prochain. Sauf que les Toronto Raptors n’ont pas le premier choix mais le sixième avec deux matchs de plus que le Magic d’Orlando si on se base sur le classement actuel. Si l’on combine ça avec les probabilités de la loterie, avec un peu de chance, Toronto peut être tiré très haut. Donc tout est possible via la draft.

Ensuite, il faut se pencher sur les cas des agents libres limités (restricted free agent). Avant le début de la saison, Toronto a proposé un nouveau contrat d’une durée de 4 ans avec à la clé 114 millions de dollars, selon Bobby Marks d’ESPN, à VanVleet. Après la victoire face à Portland dimanche dernier (105-117), le meneur des Raptors a affirmé que les deux parties étaient d’accord pour réfléchir et attendre avant de se décider sur le sort du joueur. Il pense qu’il mérite mieux que ce que la franchise lui propose.

« Sans trop me projeter sur ça… J’essaye juste de me mettre dans les meilleures dispositions pour prendre une sage décision, et ne pas conclure les discussions sur une extension de contrat qui a été faite il y a 3 ou 4 ans », admet VanVleet. (…) « J’aime être ici. J’aime être un Raptor. J’ai une bonne relation avec Masai et Bobby, donc je suis confiant à l’idée que l’on puisse conclure l’affaire. C’est une super association que l’on a, donc dans l’avancée, je ne vais pas rendre les choses faciles pour eux, et ils ne vont pas rendre les choses faciles pour moi non plus, et voilà où on en est ».

Gary Trent Jr se retrouve dans le même cas de figure après son trade l’année dernière qui l’a vu être échangé par Norman Powell à Portland. Il peut décider de ne pas aller au bout de son contrat et être un agent libre limité également.

Les franchises peuvent jeter leur dévolu sur O.G Anunoby qui est l’un des meilleurs ailiers de la ligue (37% à 3 points en carrière) ou encore Pascal Siakam qui pourrait potentiellement décrocher un contrat max s’il parvient à se frayer une place pour le prochain All-Star Game.

Les Raptors peuvent donc choisir de prendre une direction similaire pour VanVleet et Trent Jr., c’est-à-dire se séparer d’eux, ou se fier à la draft et aux choix qu’ils possèderont ou en avançant avec des joueurs qu’ils peuvent mettre sur le marché et réaliser des trades. À l’inverse, Toronto peut croire en leurs deux meneurs et leurs faire appliquer la règle Bird (dépasser le salary cap pour un de leur joueur qui arrive en fin de contrat au sein de l’équipe).

Beaucoup de choix donc mais encore faut-il savoir quelle direction on souhaite prendre du côté des Toronto Raptors.

 

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