Preview NBA 21-22 : les Utah Jazz, la continuité et le titre ?
Pour patienter jusqu’à la reprise de la saison NBA le 19 octobre, « The Free Agent » vous propose chaque jour d’analyser la saison dernière, les changements, le cinq majeur et d’effectuer une prédiction pour la saison prochaine de chaque équipe. Aujourd’hui, les Utah Jazz
Une belle saison finie rapidement
Le Jazz finit la saison régulière avec le meilleur bilan de la ligue avec 52 victoires pour 20 défaites, une victoire de plus que les Suns de Phoenix. Ils sont les favoris pour le titre. Cette année, ils ont trois joueurs All Star, Rudy Gobert, Donovan Mitchell et Mike Conley, une première dans l’histoire de la franchise.
Le jeu de l’équipe est direct, peu de passes décisives, l’équipe est la 23ème de la ligue dans ce domaine. Le jeu devient presque stéréotypé. En effet, la priorité du coach Quinn Snyder est le tir à trois points. Le nombre de tirs moyen est de 43, les premiers de la ligue, à comparer avec les 40 pour les suivants. La réussite aux tirs primés est là avec 38,9 pourcents et une quatrième place de la ligue dans ce domaine. Sur le plan offensif, l’équipe est la quatrième attaque. Néanmoins, les soirs où l’adresse est absente, la défense compense en partie.
La défense est la troisième de la ligue. Elle est emmenée par le meilleur défenseur de l’année pour la troisième fois de sa carrière, notre Français Rudy Gobert. Avec Royce O’Neale, l’autre intérieur sous-estimé par les adversaires, ils captent le plus de rebonds. Cette défense fait que l’équipe avec le meilleur ratio points marqués contre points encaissés de la ligue avec en moyenne un écart de 9,1 points contre 6,2 pour Los Angeles Clippers classés deuxièmes.
Sur le plan individuel, l’équipe obtient deux récompenses. En plus du trophée de meilleur défenseur de Rudy Gobert, Jordan Clarkson est désigné meilleur sixième homme. Il est le deuxième marqueur de l’équipe pourtant, il débute sur le banc. Les blessures de Mike Conley et Donovan Mitchell en fin de saison régulière ont compromis les chances de victoires finales. Il est vrai que l’équipe, après avoir dominé difficilement les Memphis Grizzlies au premier tour, est éliminée par les Los Angeles Clippers en six matchs par quatre victoires contre deux pour le Jazz.
Utah, après la victoire durant les deux premiers matchs de la série, perd les quatre suivants. Cette défaite s’explique en grande partie par la volonté du coach Quinn Snyder de persisté dans son style de jeu et son refus de s’adapter à l’adversaire. Les Clippers n’ont pas de vrais intérieurs et leur défense de la ligne à trois points est efficace. Alors que le Jazz possède un des meilleurs pivot de ligue avec un des meilleur pourcentage aux tirs, le coach persiste dans sa volonté de tous jouer avec la réussite aux tirs à trois points. L’échec est cuisant.
L’équipe conserve Mike Conley et l’effectif est modifié par l’ajout de deux vrais joueurs de compléments et un bon choix au repêchage.
Une intersaison marqué par le la signature de Mike Conley et l’arrivée de Rudy Gay et Hassan Whiteside.
L’équipe a pour priorité de faire conserver Mike Conley, le troisième All Star, arrivé en fin de contrat. La prolongation se fait rapidement par la signature d’un contrat de trois ans pour un montant global de 68 millions de dollars. Le joueur de 33 ans confirme ainsi son appartenance à la franchise de Salt Lake City.
Le prolongement de Conley est le signe des ambitions de l’équipe. Elle montre l’attractivité de l’équipe. Cela se manifeste par les signatures des vétérans Rudy Gay et Hassan Whiteside. Ils acceptent de faire des efforts financiers dans l’espoir d’obtenir un titre. Ils acceptent aussi des rôles de joueurs de sortie de bancs alors même que ce sont des stars.
Le départ de l’ancienne doublure de Rudy Gobert, Derrick Favors, partit devenir titulaire à Oklahoma City, est largement compensé par l’arrivée de Whiteside. Rudy Gay vient compléter le deuxième cinq au poste d’ailier fort en doublure de Royce O’Neal.
Enfin la signature de Jared Butler. Le rookie de l’université de Baylor, vainqueur du titre du championnat national universitaire, NCAA, est désigné meilleur joueur des phases finales à quatre équipes, Final Four MOP. Malgré de grandes réserves sur sa forme physique, il est choisi en 40ème position, au second tour du repêchage, la draft. Ce choix est dicté par le possible départ, au moment du repêchage, de Mike Conley. Avec la prolongation de ce dernier, son rôle sera celui de remplaçant.
L’équipe est renforcée et tous les postes sont doublés avec des joueurs de qualité.
Un effectif complet prêt à jouer le titre
Le poste de meneur est dévolu à Mike Conley. Il est le meilleur passeur de l’équipe et le meilleur intercepteur. Il marque également 16,2 points de moyenne par match. Le vétéran est devenu le All Star dont il est le joueur le plus âgé à obtenir sa première sélection. Il fût longtemps considéré comme le meilleur joueur à ne pas être All Star. Sa blessure avant les plays-off a été une perte indéniable.
Même si Joe Ingles a souvent été utilisé comme remplaçant, ce n’est pas son poste de prédilection. Le rookie Jared Butler a une chance de devenir le remplaçant attitré. Il a le potentiel de dépasser Trent Forrest ou Mie Oni dans la rotation.
Le poste d’arrière est attribué au capitaine de l’équipe Donovan Mitchell. Le joueur est au sommet de sa carrière. La bonne répartition des points ainsi que le manque de considération par les observateurs ne lui ont pas permis d’être dans la discussion pour le titre de meilleur joueur de la ligue, MVP. Il marque en moyenne 26,4 points, il prend 4,4 rebonds et il distribue 5,2 passes. Il dispute les plays-off blessés. Malgré tout, il est le leader offensif de l’équipe.
Son remplaçant est Jordan Clarkson. Le meilleur sixième homme de la ligue, remplaçant, est aussi le deuxième meilleur marqueur de l’équipe. Il assume totalement ce rôle de leader de la deuxième équipe. Son impact est majeur et il explique grandement le bilan de l’équipe. Sa seule réelle faiblesse se trouve dans sa défense parfois douteuse face aux stars de la ligue.
Le poste d’ailier est dévoué à Bojan Bogdanovic. Il est parfois le point faible de l’équipe. En effet, il manque de fiabilité et de constance dans son tir à trois points. En tant que troisième option offensive, après Conley et Mitchell qui concentrent les défenses adverses, il a plus de possibilité de tirs. Ses performances influent grandement sur celles de l’équipe. Il est le joueur qui peut constituer à le plus grand potentiel en vue d’un échange.
Le remplaçant est Joe Ingles. L’australien est le joueur le plus polyvalent de l’équipe. Il est capable d’évoluer sur quatre postes. Il peut assumer aussi bien un rôle de titulaire que de joker de luxe. Son impact est tellement fort qu’il est considéré comme le troisième meilleur sixième homme de la ligue.
Le poste d’ailier fort est pour Royce O’Neal. Il est souvent considéré comme le cinquième joueur à qui personne ne prête attention. Il est pourtant une valeur sûre et un titulaire incontestable. Discret, son impact en défense et sur la pose d’écrans en attaque en font un parfait joueur. Il est tourné vers le collectif. Il colle parfaitement à la philosophie de l’équipe. Le recrutement de Rudy Gay va permettre une rotation plus fiable à ce poste. Il sera le parfait complément et il vient compléter un des points faibles de l’équipe.
Le pivot titulaire et incontestable est notre Français Rudy Gobert. Le meilleur défenseur de la ligue est aussi une arme offensive peu utilisée. Il est en double double de moyenne, à plus de dix dans deux catégories statistiques. Il marque en moyenne 14,3 points avec un pourcentage de 67,5 pourcents. Il prend 13,5 rebonds, domaine où il est le deuxième meilleur de la ligue. Enfin, il est le deuxième meilleur contreur de la ligue avec 2,7 contres de moyenne par match. En cas d’évolution du style de jeu de l’équipe, il a le potentiel pour inscrire beaucoup plus de points. Ses écrans, en tête de raquette, sont une des raisons qui explique la réussite à trois points de l’équipe. Sa faiblesse est son tir au lancers francs. Il s’améliore d’année en année. Il est moins la cible de fautes adverses.
Son remplaçant est Hassan Whiteside. Il est l’autre recrue de l’intersaison. Il est le joueur de compléments qui manquaient à l’équipe. Il est supérieur à Derrick Favors.
L’effectif est donc complet et compétitif pour disputer la tête de la conférence Ouest au Lakers.
Une chance de rivaliser avec les meilleurs
Le coach Quinn Snyder possède la meilleure équipe de sa carrière. Comme il l’a déclaré à l’issue des plays-off, il a une ligne directrice, privilégier les tirs à trois points et il n’en déviera pas. En cas de non-participation au minimum aux finales de conférence Ouest, il sera jugé responsable et sa place sera en jeu. En effet, l’utilisation de Rudy Gobert est sujet à discussion. Par contre sa gestion des égaux, de l’effectif et les performances de l’année dernière sont à mettre à son crédit.
Avec un cinq majeur identique et un banc renforcé par les deux arrivées, l’équipe peut espérer au mieux conserver son titre de meilleure équipe de la conférence Ouest ou à minima finir sur le podium. L’expérience de la saison passée, le niveau des joueurs et le collectif font des Utah Jazz les rivaux numéro un des Lakers.
La faiblesse tient à la comparaison avec l’effectif des Lakers qui est le plus impressionnant de la conférence Ouest et peut être de la ligue. Pour autant, le collectif ainsi que la cohésion de groupe de l’équipe apportent plus de garanties que l’agrégation de super stars des Lakers.
En conclusion, le Jazz est une sérieux concurrent pour au minimum les finales de conférences et au mieux le titre. Un nouvel échec compromettrait l’avenir du coach.
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