Les Raptors en quête d’un collectif
Après un médiocre exercice 2022-2023 ponctuée par une 9e place à l’Est et une élimination au Play-In, en plus de tensions entre le staff et certains joueurs critiqués pour leur individualisme, les Raptors tentent, en ce début de présaison NBA, de reformer un collectif sous la houlette du nouveau coach Darko Rajaković.
Nous avions quitté les Raptors en Avril dernier, après une défaite à domicile face aux Bulls privant les canadiens de Playoffs, au terme d’une saison où Nick Nurse semblait avoir perdu le contrôle de son groupe. Cet échec annonçait une intersaison mouvementée pour les dinosaures, surtout avec les déclarations de Masai Ujiri (GM des Raptors) à l’encontre de sa star, Pascal Siakam, accusé d’être trop « égoïste et de ne pas jouer de la bonne manière ».
À l’aube de cette nouvelle saison, deux têtes marquantes de l’histoire récente des Raptors ne seront pas de la partie pour cette nouvelle saison. D’abord Nick Nurse, le coach évincé notamment pour ses problèmes relationnels avec son groupe, puis Fred VanVleet parti prendre l’argent à Houston (130M$ sur 3 ans).
Dennis Schröder est venu remplacer VanVleet à la mène mais le principal changement est l’arrivée du coach Darko Rajaković, venu transformer le style de cette équipe des Raptors, qui se veut plus collectif, « nous parlons beaucoup à nos joueurs de la qualité des tirs » déclarait le nouveau coach des Raptors. De son côté, Jakob Poeltl, qui a connu le jeu collectif lors de son court passage chez les Spurs évoquait « un style de jeu très similaire (à celui de San Antonio), avec beaucoup de créations grâce aux coupes ou par le poste haut ». Ce nouveau style de jeu se caractérise aussi par l’abandon massif du tir à mi-distance aux profits de trois points ou de tirs dans la raquette, malgré le risque qu’en cas de mauvais spacing, cela amènerait beaucoup de pertes de balles (29 dans le match de dimanche face aux Kings).
L’autre grand axe de travail de Rajaković dans l’Ontario est de ressouder un vestiaire qui semblait divisé l’an dernier, c’est tout du moins ce que l’aillier fort Thaddeus Young a fait savoir, « il n’y a pas de division entre les plus jeunes et les plus anciens (…) à l’heure qu’il est tout le monde est sur la même page, chacun à la même table ensemble (…) en apprenant à discuter de différentes choses », le fait qu’il parle lui-même d’une potentielle division montre bien l’état d’esprit qui pouvait régner dans le groupe en fin de saison dernière. Rajaković a donc beaucoup insisté sur cette idée d’un groupe uni et soudé en cette avant-saison.
Enfin, le dernier axe de travail majeur de Rajaković est l’implication de sa star Pascal Siakam, qui entre par ailleurs dans sa dernière année de contrat, lui qui avait fait l’objet de discussions de transferts, notamment dans l’optique des Raports d’essayer d’acquérir Damian Lillard. Masai Ujiri a lui, de son côté spécifié qu’il avait « parlé à Siakam, mais pas d’une prolongation ». Il a donc fallu pour la direction des Raptors s’assurer de ne pas rompre toutes relations avec Siakam entre les rumeurs de transferts et les accusations égoïstes à son encontre. Le camerounais s’est par ailleurs défendu de cela en déclarant qu’il « n’avait pas une once d’égoïsme en lui (…) je n’ai jamais vraiment eu de coach qui m’ont dit que j’étais « inentraînable », que je n’écoutais pas ou que je ne faisais pas les bonnes choses sur le parquet. (…) En tant que joueur aujourd’hui, j’apprends de mes erreurs et je m’améliore. Je crois que je n’ai jamais été un joueur égoïste ».
La nouvelle utilisation de Siakam s’est vue avant-hier lors du premier match de présaison des Raptors face aux Kings et le principal enseignement est la limitation, pour lui aussi, drastique voire totale de l’utilisation du tir à mi-distance pour Siakam. Durant ce match, Siakam n’a pas pris le moindre tir à mi-distance, (cela se vérifie par ailleurs pour l’ensemble de l’équipe qui n’a pris que 5 tirs mi-distance), lui dont 20.8% des tirs l’an dernier étaient des tirs mi-distance. Rajaković compte cette année plus utiliser Siakam en mouvement sans le ballon, il ajoutait à son propos que Siakam « fait un bon boulot dans les coupes, dans le spacing et dans son jeu sans ballon », en concluant que « de toute façon vous ne pouvez pas masquer son talent sur un parquet ».
Malgré tous les tumultes des derniers mois, Toronto peut tout de même s’appuyer sur un groupe jeune et talentueux à l’image de Scottie Barnes, O.G Anunoby ou encore Gary Trent Jr qui laisse espérer de belles choses pour les Raptors si tout ce collectif parvient à se retrouver, eux qui n’ont connu qu’une seule saison (l’an dernier) à moins de 50% de victoires depuis 2012-2013 (en dehors des années Covid à Tampa).
Mandatory Credit: Bob Frid-USA TODAY Sports
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