LeBron James et sa prolongation de contrat : Point complet

Depuis hier, LeBron James est éligible à une extension de contrat à hauteur de 2 ans et 97,1 millions de dollars. À bientôt 38 ans, LeBron doit penser à bien plus que lui et ses Lakers.

Depuis le jeudi 4 août, LeBron James est éligible à une prolongation de contrat avec les Los Angeles Lakers de 2 ans et 97,1 millions. En termes de durée, c’est le maximum qu’un joueur de son âge puisse signer. Il reste encore une année de contrat garantie pour LBJ à plus de 44 millions de dollars avant qu’il ne devienne agent-libre sans restrictions.

Même si la longévité du King ne fait plus aucun doute, James se rapproche très clairement de sa fin de carrière et dois désormais concilier son projet sportif avec les Lakers et ses envies d’évoluer dans la grande ligue avec Bronny, son fils aîné, dans la même équipe.

Ma dernière année sera jouée avec mon fils. Où que soit Bronny, c’est là que je serai. Je ferais tout ce qu’il faut pour jouer avec mon fils pendant un an. Ce n’est pas une question d’argent à ce stade.

Bronny n’a pas encore 18 ans et va entrer dans sa dernière année au lycée, ce qui le rendra éligible à la Draft NBA 2024, dans encore 2 éditions. Le moyen le plus simple pour que les 2 James soient réunis pour la fin de carrière de LeBron serait de sélectionner le fils à cette Draft par une équipe dans laquelle LeBron est déjà installé.

Serait-ce aux Lakers ou ailleurs ? Là est toute la question.

Pour Jalen Rose, il n’y a aucun doute sur le fait que LeBron prolonge avec les Angelinos. Le MIP 2000 a avancé, dans l’émission NBA Today sur ESPN, des arguments autres que purement basket.

Ils savent qu’il ne va pas partir maintenant. Donc ça n’a même pas d’importance ce qui se passe avec le contrat. Ils savent qu’ils ont la maison ici, la femme ici, ils savent que les enfants sont ici.

Nous pensons toujours à LeBron James en tant que superstar, pas toujours à LeBron James en tant que père, en tant qu’être humain. Je ne pense pas qu’il va nécessairement vouloir déraciner sa famille pour aller jouer ailleurs.

Effectivement, James et sa famille ont établi des racines à L.A. Sa femme Savannah n’était pas heureuse à Miami, les James se sont donc installés dans la cité des anges là où les 3 enfants, Bronny, Bryce et Zhuri sont scolarisés après que LeBron soit allé remporter sa bague en 2016 avec les Cavs.

Cependant, le quadruple MVP n’a jamais parlé des Lakers comme une destination finale à sa carrière de basketteur.

À contrario, le joueur aux 18 titres All-Star a déclaré à Jason Lloyd de The Athletic qu’il était ouvert à un troisième passage chez les Cleveland Cavaliers.

La porte n’est pas fermée à ce sujet. Je ne dis pas que je vais revenir et jouer, je ne sais pas. Je ne sais pas ce que mon avenir me réserve. Je ne sais même pas quand je serai libre.

Cependant, selon Joe Vardon de The Athletic, les Cavs ont stipulé qu’ils n’avaient aucune intention d’aller chercher LeBron pour un deuxième retour chez lui.

L’intersaison des Lakers a été globalement sobre. Le front office n’a pas été en mesure de réaliser de gros coups, notamment un échange de Russell Westbrook, après une saison en 33-49 sans Playoffs à la clé, la 2ème fois pour LeBron en 4 ans de Lakers.

La question clé à ce stade est de savoir s’il va re-signer rapidement ou attendre de voir comment se déroule le reste de l’intersaison à L.A. avant de prendre une décision.

LeBron James est sous le feu des projecteurs depuis qu’il est lycéen. « L’élu » est devenu à l’aise dans cette situation et est devenu maître de sa communication. Il chorégraphie tout ce qu’il dit, chaque post Instagram, afin de projeter l’image et le message qu’il souhaite au monde entier. Rien n’est un accident. Rappelons-nous de « The Decision » en 2010.

La veille du jour où les Lakers ont été éligibles à lui offrir cette prolongation, quel était le message envoyé par LeBron ? Il s’est entraîné avec ses fils au centre d’entraînement des Lakers. De plus, LeBron a modifié sa photo de profil sur Instagram pour y mettre un cliché de Bronny.

La famille semble être le facteur le plus important dans la décision que LeBron James doit prendre.

Bien que le trio de stars se soient récemment entretenus au téléphone pour repartir de plus belle la saison prochaine, l’avenir de Russell Westbrook aux Lakers n’est pas garanti et le front office pourrait utiliser leurs 2 choix de premier tour en 2027 et 2029 comme des éléments de package pour trader le Brodie.

Les Lakers ont viré leur entraîneur principal, en ont engagé un nouveau qui compte bien se servir de Russ West cette saison. De plus, l’équipe a tout de même remanié son effectif pour obtenir plus d’athlétisme et de short longue distance, mais cela ne mènera pas l’équipe bien loin.

C’est pourquoi la plupart des personnes autour de la ligue s’attendent à ce que LeBron signe une extension mais pas forcément celle que tout le monde attends.

Que va bien faire LeBron James et comment récupérer Bronny ?

James ne donne pas l’impression d’un gars qui cherche à quitter Los Angeles.

Dans l’optique où le King reste en Californie, les Lakers pourraient utiliser leur choix de premier tour de 2024 pour sélectionner Bronny et permettre ainsi au père et au fils d’évoluer sous le même uniforme.

Sauf que les Lakers ne contrôlent pas ce choix. Ce sont les Pelicans qui le contrôlent depuis l’échange d’Anthony Davis.

Comme Vardon l’a expliqué sur The Athletic cette semaine, les Pelicans ont la possibilité d’utiliser ce choix de 2024, de le reporter à 2025 ou de laisser les Lakers choisir en 2024.

Il est évidemment beaucoup trop tôt pour que quelqu’un prenne cette décision. De plus, la qualité de Bronny en tant qu’espoir en NBA reste incertaine, de nombreux recruteurs ne le placent pas dans le premier tour, si tant est qu’il soit sélectionné.

Mais le fait de choisir Bronny permet également à une équipe de bénéficier du gros atout que représente LeBron pour une saison qui pourrait débarquer en même temps que son fils.

Concrètement, LeBron a 3 options face à l’offre de prolongation des Lakers :

1) L’ignorer, ne pas la signer, et devenir agent libre l’été prochain et en savoir plus sur le futur positionnement de Bronny en NBA afin de faire le bon choix.

Si James décide de partir après cette saison, la franchise pourrait avoir un énorme pouvoir d’achat à l’approche de l’intersaison 2023.

Les Lakers pourraient disposer d’une marge de manœuvre de près de 77 millions de dollars pour trouver un remplaçant à James si le roster est réduit à Anthony Davis. Cette flexibilité potentielle est la raison pour laquelle les Lakers ont hésité à échanger Westbrook contre un salaire important sur plusieurs années en retour.

Le chiffre exact de cet espace dépendra de Talen Horton-Tucker et Damian Jones, qui ont tous deux des options de joueur. De plus, la NBA et la National Basketball Players Association (NBPA) pourraient conclure une nouvelle convention collective de travail (CBA) avant la prochaine saison, ce qui pourrait avoir un impact sur le plafond salarial.

2) Signer pour les 2 années complètes et s’engager avec les Lakers jusqu’à ses 40 ans.

Ce qui signifierait que les Lakers seraient en position de drafter Bronny à moins que LeBron souhaite partir des Lakers sans aucune contrepartie. Cela mènerait le natif d’Akron jusqu’à la saison 2024/2025, ce qui correspond à la fin du contrat actuel de Davis.

Si James choisit de re-signer en 2023 avec un contrat d’un an, les Lakers seraient dans une position encore plus impuissante, étant donné que Davis peut également se retirer et partir en 2024. L’incertitude avec une star est un problème. L’incertitude avec deux stars est un cauchemar.

3) Signer pour une année supplémentaire, ou une année avec une option de joueur pour la deuxième année, un 1+1.

Au lieu de cela, James pourrait être plus susceptible de prendre une extension d’1+1, lui permettant de se retirer après la saison 2023/2024. C’est peut-être la décision la plus probable, qui donne à L.A. une idée de son avenir, mais qui limite finalement la confiance du front office dans les investissements futurs autour de James.

L’option 3 paraît comme étant la plus probable car elle permet à LeBron d’avoir tout ce qu’il désire : Une année de plus garantie aux Lakers afin de concourir à nouveau pour le titre ainsi qu’une certaine flexibilité pour quand Bronny entrera en NBA sur un autre marché.

La plupart des sources de la ligue s’attendent à ce que LeBron choisisse l’option 3 mais qu’il prenne son temps pour la signer. Il n’y a pas d’urgence car l’extension peut être signée jusqu’au 30 juin prochain, au-delà LeBron deviendra agent libre sans restrictions à la fin de la saison 2023. Tant mieux pour LeBron si cela maintient la pression sur les Lakers pour améliorer le roster.

En supposant que James obtienne une option de joueur dans une extension 1+1, cela équivaudrait finalement à une extension d’un an. Cela ne donnerait pas à l’équipe une sécurité à long terme, mais au moins, elle aurait une image claire de son pouvoir de dépense à l’été 2023.

Une autre solution, bien qu’improbable, serait que James signe pour un montant très bas de 3,1 millions de dollars sur un contrat minimum d’un an en 2023.

C’est une version plus extrême de ce que James Harden semble faire à Philadelphie avec les 76ers, prendre moins pendant un an pour re-signer pour plus l’été suivant. Mais les Sixers font l’objet d’une enquête pour avoir potentiellement contourné les règles avec Harden. En fonction de comment cette situation sera résolue, cela déterminera comment les Lakers procéderont avec James.

Les Lakers auraient jusqu’à 76 millions de dollars à dépenser avec James au minimum.

Cependant, une voie plus raisonnable serait une réduction de salaire à court terme qui serait suffisante pour permettre aux Lakers d’ajouter une ou deux pièces importantes. Cela suppose également que Los Angeles et James sont sur la même longueur d’onde, qu’ils ont une confiance mutuelle et que la NBA n’essaie pas d’intervenir.

En fin de compte, une prolongation d’un an et demi semble être la solution la plus raisonnable, donnant à James 2 ans de sécurité, avec la possibilité de partir plus tôt et peut-être de rejoindre l’équipe qui draftera son fils si ce ne sont pas les Lakers.

Si LeBron quitte les Lakers, son fils en sera la raison.

Des négociations parties du bon pied

LeBron James et les Los Angeles Lakers ont bien évidemment commencé à discuter hier et ses échanges sont apparemment partis du bon pied.

Rich Paul, qui représente LeBron James au sein de l’agence Klutch Sports dont il est le CEO, a déclaré, jeudi à ESPN que les discussions contractuelles entre les deux parties ont été « productives » et se poursuivront après que James et lui aient rencontré le vice-président des opérations basket-ball des Lakers et le directeur général Rob Pelinka, selon Dave McMenamin d’ESPN.

LeBron James and his representative Rich Paul of Klutch Sports met with Lakers VP of basketball ops and GM Rob Pelinka on Thursday regarding James’ eligible contract extension. Paul told ESPN the discussion was “productive” and both sides will continue a dialogue.

— Dave McMenamin (@mcten) August 4, 2022

James et Paul ont donc rencontré Pelinka, ainsi que le nouvel entraîneur des Lakers, Darvin Ham, dans la salle de crise du centre d’entraînement des Lakers à El Segundo, en Californie, jeudi.

C’était le premier jour où James pouvait signer cette prolongation de contrat et bien qu’aucun accord n’ait été conclu, Paul a également déclaré qu’il s’attend à ce que les 2 parties poursuivent le dialogue à l’avenir.

James aura 38 ans à la fin de son contrat actuel et en vertu de la présente option 3, il est possible que James cherche une extension d’un an, d’une valeur de 47 millions de dollars pour la saison 2023-24, avec une année supplémentaire correspondante à une option de joueur pour 2024-25.

La suite pour LeBron sur le terrain

Outre le souhait de ramener le fiston avec lui chez les Lakers. Il y a aussi le facteur âge qui peut gêner la suite de la carrière de LeBron, puisque celui-ci aura 38 ans en décembre prochain.

Il a, certes, montré peu de signes de ralentissement lorsqu’il est sur le terrain, mais il n’a joué que 56 matchs la saison dernière, 45 en 2020/2021 et 55 en 2018/2019. L’usure de son corps après une si longue carrière avec de nombreuses séries de playoffs est une intrigue à surveiller, même s’il semble défier l’âge quand il est sur le parquet.

LeBron James a enregistré une moyenne de 30,3 points, 8,2 rebonds, 6,2 passes décisives, 1,3 interception et 1,1 contre par match la saison dernière. Il aurait probablement été inclus dans la discussion pour le titre de MVP s’il avait disputé plus de rencontres ou si les Lakers étaient meilleurs.

Dans l’état actuel des choses, Los Angeles sera en grande partie la même équipe que la saison dernière avec James, Davis et Westbrook comme pièces maîtresses. Il est difficile d’imaginer que les Lakers puissent passer de l’absence totale de playoffs à la conquête d’un titre sans améliorations significatives.

James pourrait donc chercher ailleurs à améliorer ses chances de décrocher une 5ème bague lors de son prochain contrat.

Les Lakers peuvent au moins se consoler en sachant que ces discussions ont été « productives » jusqu’à présent, mais il y a beaucoup de facteurs en jeu qui pourraient déterminer où James finira par atterrir, ailleurs qu’aux Lakers.

Un engagement renouvelé de James pourrait donner aux Lakers les moyens d’au moins essayer de construire correctement un contender. Mais l’histoire de James avec les Cleveland Cavaliers suggère qu’il pourrait préférer prendre les choses une année à la fois.

Dans l’immédiat, la décision de James aura un impact sur la volonté de Los Angeles de faire un échange avec Russell Westbrook. Avec des garanties à long terme de la part de James, il est plus facile de renoncer à de futurs choix de draft ou d’accepter un salaire indésirable dans une transaction avec le MVP 2017.

Sans un engagement à long terme, les Lakers semblent être coincés avec le roster actuel, qui doit dépasser les attentes de manière significative. FanDuel donne actuellement aux Lakers la neuvième meilleure cote pour le titre.