Flashback : le Willis Reed Game
Dans notre série Flashback, nous revenons sur les grandes dates ou les grandes figures de l’histoire du sport américain. Aujourd’hui, on prend la machine à remonter le temps et on se retrouve dans les gradins du Madison Square Garden en 1970.
« When the Garden was Eden ». Cette expression vaut mille mots. Elle fait surtout référence à une période dorée des pensionnaires de la grosse pomme : les New York Knicks.
En 1970, les New York Knicks possèdent un sacré effectif. Walt Frazier, le meneur fantasque, est en NBA depuis trois saisons et vient d’obtenir une place pour son premier All-Star Game en carrière. Willis Reed est à New York depuis un paquet de saisons, est multiple All-Star et vient d’être élu MVP de saison régulière (22 points et 14 rebonds de moyenne).
Le duo est accompagné de beaux lieutenants : Bill Bradley sur les ailes et Dave Debusschere (arrivé l’année d’avant en provenance de Détroit) à l’intérieur à côté de Willis Reed. L’équipe est coachée par Red Holzman mais attend un retour en finale NBA depuis 1953.
Le jeu collectif de ces New York Knicks fait chavirer le Garden à chaque rencontre et la salle est déjà la plus chaude du pays à l’époque. Les résultats suivent et les Knicks finissent en tête de la ligue avec 60 victoires pour 22 défaites.
Pendant les Playoffs, les Knicks sortent difficilement les Baltimore Bullets (4-3) puis plus facilement les Milwaukee Bucks d’un certain Lew Alcindor (4-1). Ça y est, New York est de retour en finale ! Pour une énorme affiche qui les opposent aux finalistes sortants, les Los Angeles Lakers du trio de papys West-Baylor-Chamberlain.
La série offre de gros duels à tous les étages et des Hall of famers en pagaille. Après un Game 1 gagné de douze points et une performance énorme de Willis Reed (37 points et 16 rebonds), les matchs suivants sont très tendus. L’écart maximal à la fin des rencontres est de sept points jusqu’au Game 5.
Cependant, dans ce Game 5, immense coup dur : le leader de cette équipe Willis Reed se blesse et ne jouera que huit petites minutes. Ses coéquipiers s’imposeront tout de même mais les observateurs ont peur pour la suite de la série. Les doutes vont se confirmer car ils prendront une fessée au Game 6 (135-113 à Los Angeles).
La série revient pour une ultime rencontre au Madison Square Garden, le 8 mai 1970. La salle est archi comble pour ce match décisif qui couronnera l’une des deux équipes. Malgré l’absence annoncée de Wilis Reed, l’opportunité de gagner un titre n’a jamais été aussi proche pour les new-yorkais.
Le courage exemplaire de Willis Reed
C’est là que va se dérouler l’un des plus grands moments de l’histoire NBA. Les deux équipes sortent pour s’échauffer et Willis Reed est parmi eux. Il boîte mais est en tenue et arrive sur le terrain. La terre s’arrête de tourner l’espace de quelques secondes et le Garden est en totale l’ébullition.
L’ovation réservée au « Captain » est extraordinaire, surréaliste. Certaines personnes présentes dans la salle diront plus tard que le niveau de son atteint dépassait l’entendement, que les gens étaient en transe et hurlaient. Un cri du coeur qui a bouleversé toutes les personnes qui ont suivi ce match (spectateurs et téléspectateurs).
Le match démarre et qui marque les deux premiers paniers du match ? Willis Reed évidemment ! La salle est chauffée à blanc et les Lakers ne savent pas comment réagir. Les New York Knicks sortiront l’un des plus beaux matchs de leur histoire pour remporter le premier titre de l’histoire de la franchise.
Un seul homme a tout changé : Willis Reed. Sa présence dans ce match, alors qu’il était blessé et absent au Game 6, est admirable. Il a galvanisé ses coéquipiers et toute une salle. Les Lakers ont vite compris qu’ils ne pourraient rien faire, que ces Knicks étaient intouchables. Il ne pouvait plus rien leur arriver. Willis Reed ne jouera que 23 minutes pour quatre points et trois rebonds mais qu’importe, il a fait basculer ce Game 7.
Parlons néanmoins de Walt Frazier. À l’instar de son équipe, il a sorti le match de sa vie. Il finit le match avec 36 points, 19 passes, sept rebonds et sept interceptions à 12/17 au tir en 44 minutes. « Clyde » a su parfaitement prendre le relais de Willis Reed pour emmener les Knicks vers la victoire.
Cette équipe des Knicks a marqué l’histoire de la grande Ligue de son empreinte puisqu’ils remporteront un deuxième titre en 1973, avec entre temps l’arrivée d’Earl « The Pearl » Monroe. Si les New York Knicks sont aujourd’hui considérés comme une franchise historique et que le Madison Square Garden est surnommé « la Mecque du basket », c’est grâce à ce groupe. Grâce à Willis Reed. When the Garden was Eden, tout simplement.
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