Est-ce la fin de la dynastie des Golden State Warriors ?

Alors que l’on pensait que les Warriors pourraient crânement défendre leur titre de 2022 en début de saison après s’être débarrassés des soucis ayant gâchés la saison dernière (relations Poole-Green, blessures à répétitions notamment de Wiggins), l’équipe de la Baie n’est pas au rendez-vous.

Avec une 11^ème place à l’Ouest et un bilan négatif à presque mi-saison, il semble difficile d’imaginer l’équipe de San Francisco à la lutte pour le titre dans quelques mois. Klay Thompson a même laissé entendre hier que les beaux jours de cette équipe étaient derrière eux.

Qu’il fut beau, en tout début de saison, ce temps où les Warriors commençaient leur saison en remportant cinq des six premiers matchs, trônant au sommet de la conférence Ouest, après avoir accroché deux fois les Kings, mais aussi le Thunder ou les Pelicans. Ce temps où Draymond Green jouait au basket (et non à l’UFC) et était capable de marquer plus de dix points à chaque match (ou presque). Ce temps où les Warriors allaient arracher un match épique à Oklahoma City en scorant 141 points face à ce qui est aujourd’hui la 6^ème meilleure défense NBA avec un Klay Thompson à 4/6 à 3pts.

Oui mais voilà, le froid et douloureux hiver nord-américain s’est emparé de la douce Baie de San Francisco et les Warriors sombraient dans un cataclysmique mois de Novembre qu’ils ont conclu avec un bilan de 2 victoires pour 9 défaites.

La magie de Noël, elle, n’aura opéré qu’un temps, la semaine précédant Noël où les Warriors ont enchaîné 5 victoires de rang (la seule fois depuis cette série en tout début de saison), avant que Santa Claus ne décide de ne pas récompenser les Warriors (Draymond Green ayant peut-être été un trop mauvais garçon) en leur livrant une défaite le jour de Noël en plus d’une série de 3 défaites pour finir l’année dont une le 31, histoire de finir en beauté cette année galère de médiocrité.

Une année 2023 qui aura aussi vu la fin de l’ère Bob Myers à San Francisco, l’ancien manager général qui a mis sur pied cette formidable dynastie qui aura régné pendant presque une décennie sur l’Ouest. L’homme qui aura aussi réussi le superbe défi de l’après Kevin Durant, en construisant une nouvelle équipe entre transferts malins et choix de drafts bien sentis qui auront menés à ce titre en 2022 que les Warriors n’ont volé à personne. Tout cela semble aujourd’hui bien loin.

Klay Thompson a semblé désabusé hier

Difficile donc quand on a connu tant de succès, trusté les premières places de l’Ouest pendant tant de saisons de devoir se résoudre à lutter pour une qualification directe aux Playoffs, au mieux. Le symbole par excellence de cette décadence dans l’Ouest de la Californie est peut-être Klay Thompson.

L’arrière de 1m98 n’aura plus jamais été le même, surtout défensivement, après cette affreuse blessure subie lors des finales de 2019 qui sera suivie d’une rechute avant même le début de la saison 2020-2021 le forçant à ne pas pouvoir jouer pendant deux ans et demi. Cette saison Klay Thompson n’est pas loin de frôler sa pire saison depuis 2012-2013, sa deuxième en NBA, avec des moyennes en baisses presque partout : 16.7 points, 2.1 passes décisives, 42% au tir (contre 45% en carrière) et 37.7% à trois points (contre 41.4% en carrière).

Tout cela a donné lieu à d’importantes frustrations de ce dernier qui ont pu rejaillir sur l’ensemble du collectif. Le principal intéressé est d’ailleurs bien conscient de cela, « il (Steve Kerr) m’a aidé à réaliser comment quand j’ai une mauvaise énergie cela affecte l’équipe d’une mauvaise manière. Nous avons eu une bonne conversation, ça m’a aidé à changer complètement mon état d’esprit » amorçait Klay Thompson.

Klay Thompson, en difficulté cette saison. Mandatory Credit: John Hefti-USA TODAY Sports

En effet, le détenteur du record du nombre de trois points rentrés en seul match devrait opérer un vaste changement de mentalité, « il faut que j’oublie mes chiffres au tir, les points par match ou bien une sélection au All-Star Game.

Je veux juste profiter d’être dans une tenue des Warriors et apprécier ce que nous avons construits parce que c’est une opportunité rare pour n’importe quel athlète professionnel d’avoir autant de succès. Je veux passer la torche aux jeunes gars et continuer à faire ce que je fais » disait-il avant de poursuivre, « Parfois j’oublie combien j’ai eu de succès et combien je suis chanceux d’avoir fait partie de ces équipes championnes, du All-Star Game ou de ces sélections ayant remportés la médaille d’or. Et quand tu veux autant revenir à ce niveau, tu peux en quelque sorte te mettre en travers de ta propre voie » lâchait-il hier après la victoire face à Orlando.

Le ton semble donc clair, Klay Thompson veut désormais jouer pour s’amuser et ne plus se prendre la tête à vouloir redevenir celui qu’il était il y a cinq ans. Il finissait hier en résumant le tout, « plutôt que de forcer cela (un retour au plus haut niveau), nous avons eu une conversation (avec Steve Kerr) à propos de ce dernier chapitre de ma carrière.

Combien je suis réellement chanceux de pouvoir continuer à jouer à ce jeu et de le faire à haut niveau. Je veux aussi essayer d’être un meilleur mentor pour ces jeunes gars et donner l’exemple » concluait-il au terme d’une conférence de presse anormalement émotionnelle.

La situation précaire des historiques

De plus, cette fin d’histoire de l’historique Big Three, voire Four si l’on inclut Steve Kerr pourrait bien arriver plus rapidement que l’on imagine. Effectivement, Steve Kerr, le coach aux 480 victoires pour 252 défaites est en fin de contrat à la fin de cette présente saison et rien ne tend pour le moment totalement ni vers une séparation ni vers une prolongation.

De même, Klay Thompson dont nous venons d’aborder le cas en longueur est aussi agent libre à la fin de cette saison et il y a de fortes chances que les Warriors ne lui reproposent pas son dernier contrat (189 millions de $ sur 5 ans), reste à voir si Thompson acceptera de revenir pour moins d’argent.

L’épineux Draymond Green lui est encore sous contrat jusqu’en Juin 2027 (la dernière année étant une option de joueur) et coûte au total 100 de $. Au vue du contexte actuel il n’est pas incongru de se demander si les Warriors voudront aller au bout de ce contrat pour un joueur qui va sur ses 34 ans au mois de Mars.

Enfin, l’unique Steph Curry a lui encore 2 ans et demi de contrat qui coûteront en tout 165 millions de $ à Golden State, mais son cas n’est absolument pas problématique tant le meneur continue même du haut de ses presque 36 ans à dominer le reste de la ligue et faire profiter de sa magie l’ensemble des amateurs de la balle orange.

Trois des quatre piliers historiques des Warriors dont le futur est incertain. Mandatory Credit: Kelley L Cox-USA TODAY Sports

L’horizon n’est donc plus tout bleu pour l’équipe de la Baie qui voit ses chances de titre s’amoindrir semaine après semaine cette saison. Il semble presque inévitable que les Warriors devront passer par une nouvelle phase de renouvellement (en payant probablement moins cher ses historiques) pour pouvoir espérer retrouver les sommets. Ou bien, Mike Dunleavy Jr pourrait décider de repartir à zéro cet été en mettant définitivement fin (ou presque) à la dynastie franciscanaise.