Une arrivée trop tôt dans la Draft NBA pour les français ?
Ne pas brûler les étapes. C’est en substance le regard critique que porte Nicolas Batum et Tony Parker sur la jeune garde de joueurs français actuels en NBA et leur difficulté à s’imposer à leur sortie de la draft NBA.
Dans les colonnes de l’Équipe, Tony Parker le dit clairement : les jeunes partent trop vite en NBA.
« La Draft ne veut plus rien dire aujourd’hui », avance Tony Parker pour L’Équipe. « On sélectionne les jeunes sur leur potentiel, mais le potentiel peut être réalisé ou non derrière. Avant tu faisais deux ou trois ans à l’université aux États-Unis, ou tu jouais au meilleur niveau en France avant de te présenter à la Draft. Oui, et c’est bien dommage car tu ne peux pas les forcer à rester en France ou en Europe. Je comprends, il y a beaucoup d’argent à gagner aux États-Unis. Mais les Américains sont très sévères sur le recrutement. Sur 400 joueurs de NBA en activité, tu en as 60 nouveaux qui arrivent chaque année, donc tu as une seule chance de faire une bonne impression. Mieux vaut arriver en étant préparé. Il faut résister aux sirènes de l’argent, savoir être lucide et partir au bon moment, après avoir emmagasiné de l’expérience. »
L’appel des sirènes de la NBA trop fort ?
Il y a quelques jours de cela, Nicolas Batum avait en substance déclaré la même chose que son ancien coéquipier de l’équipe de France.
Batum n’en veut pas forcément à ces jeunes pour qui la NBA est le rêve ultime mais blâme aussi bien le système qui les envoie sans doute trop tôt dans la cour des grands.
« Ce n’est pas juste leur faute, le système est comme ça. On les met très haut, trop tôt. Je vois des gamins de 15 piges dont on dit – ou à qui on dit – qu’ils sont prêts alors qu’ils n’ont pas mis un pied en pro, j’entends que certains sont les « nouveaux Tony Parker », etc. J’ai envie de répondre : essaie déjà de dominer en Nationale 1, de dominer un entraînement pro avant même de penser NBA. Je ne remets pas en cause le fait qu’ils travaillent, mais il y a des étapes. Mais la vraie différence, c’est que, quand nous on arrivait aux États-Unis, même s’il y avait des interrogations sur notre capacité à réussir aux États-Unis, on n’avait plus rien à prouver en France. On avait galéré pour s’imposer, gagner crédibilité et respect, et on était prêts à ce qui nous attendait. Vincent Collet m’avait donné les clés d’une équipe d’Euroleague à 18 ans, Tony dominait avec le PSG, Boris et les frères Pietrus étaient champions et des éléments majeurs à Pau, Rudy était le meilleur défenseur de l’élite. Si Evan était resté un an de plus, il aurait fini à plus de 20 points par match… Avant, tu n’osais même pas penser t’inscrire à la Draft si tu ne dominais pas en Première Division. Aujourd’hui, c’est tout juste si tout le monde ne met pas son nom. »
La question doit-elle se poser pour Victor Wembanyama ?
Forcément, cette question nous mène inéluctablement vers Victor Wembanyama, futur probable n°1 de la Draft NBA 2023. Talent immense (dans tous les sens du terme), générationnel pour d’autre, Wembanyama polarise cette question alors qu’il n’a pas une seule saison complète (pour l’instant) à son actif en Betclic Elite.
Son plus grand nombre de match jusqu’à présent est de 18 en 2020-21 avec 16.9 minutes de jeu en moyenne.
Ce manque de compétition sera-t-elle un point majeur dans son évaluation, ou les highlights et son potentiel suffiront aux scouts pour le recruter ?
Le principal reste que Victor Wembanyama doit rester en santé le plus longtemps possible pour ne pas compromettre ses chances à la prochaine draft.
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