Les 76ers : le flop de ce début de saison ?
Alors que la NBA a repris ces droits depuis quelques jours, les 76ers deviennent un vrai sujet de conversation. Bilan de 0 victoire pour 3 défaites, un revers embarrassant cette nuit face à une équipe davantage calibrée pour la lottery pick que pour les playoffs, les questions se posent autour de la franchise de Philadelphia.
Le calendrier
C’est un élément essentiel à prendre en compte, que ce soit pour glorifier les succès, critiquer les défaites ou simplement relativiser une situation à un instant T.
Les 3 premiers matchs des 76ers :
- Défaite en « opening night » au TD Garden face aux Celtics (117 – 126)
- Défaite pour la première à la maison contre les Bucks de Milwaukee (88 – 90)
- Défaite hier soir face aux San Antonio Spurs, au Wells Fargo Center (105 – 114)
Que pouvons nous en dire ? Que les deux premiers matchs sont face à des cadors à l’Est, tout d’abord le dernier finaliste NBA, enchaîné au champion 2021, on a connu début de saison plus digeste. La défaite qui fait tâche, c’est cette dernière, face aux Texans, équipe en back to back (victoire la veille sur le parquet des Pacers).
L’inconstance de Joel Embiid
Le pivot des 76ers, pour beaucoup candidat au titre de MVP cette saison, connaît un début d’exercice qui questionne. Lors du match d’ouverture, il termine à 26 pts 15 rbs (9-18 aux tirs, dont 1-6 de loin), 6 pertes de balle et un « plus minus » de -13 (le pire ex aequo de son équipe ce soir là).
Pour la confrontation face aux Bucks, il remplit la feuille de stats avec un bilan de 15 pts 12 rbs 4 pertes de balle , avec un vilain 6-21 aux shoots et un « plus minus » de -10 (pire évaluation de son équipe).
Hier soir, c’est un Embiid bien plus dominateur que nous avons retrouvé, avec une très ligne de stats : 40 pts (dont 12 obtenu sur lancers francs) 13 rbs 2 pertes de balle et un « plus minus » de +6 (meilleure évaluation de son équipe).
Alors au delà de tous ces chiffres, qu’il faut prendre en compte, d’autres facteurs sont à mettre en lumière : d’abord ce dernier match, face à une adversité dans le secteur intérieur qui n’est pas féroce (sans vouloir offenser Poeltl ou Dieng). Il est « normal » que Joel Embiid domine la raquette de San Antonio, et c’est ce qu’il a fait, provoquant faute sur faute, y allant de sa force physique tel un rouleau compresseur, n’abusant pas du shoot longue distance (0-2).
Face à Boston & Milwaukee, c’est une autre paire de manches, avec à chaque fois un collectif déjà globalement plus fort, davantage d’options pour limiter le pivot des 76ers et donc des portes qui se ferment pour le joueur, qui doit trouver d’autres alternatives (loins d’être trouvées en ce début de saison).
Elément peu relayé mais essentiel à prendre en compte, la santé en ce début de saison de Joel Embiid : son coach, Doc Rivers, à déclaré que son joueur a connu une aponevrosite plantaire durant l’intersaison, ce qui a gêné sa préparation (via Noah Levick, journaliste à nbcsports). Il est également indiqué que tout cela est désormais derrière lui, ce n’est donc (on espère) qu’une question de temps avant de voir Embiid en pleine possession de ces moyens physiques.
Le banc et la rotation proposé par les 76ers.
La matchup du banc hier face à San Antonio : 40 à 10 en faveur des Texans.
La matchup du banc dans la défaite face aux Bucks : 29 à 13 pour les coéquipiers de Giannis Antetokounmpo.
La matchup du banc dans la défaite inaugural face aux Celtics : 34 à 11 pour les finalistes malheureux de l’an dernier.
Cette donnée est une clef majeurpour expliquer le bilan actuel des 76ers dans ce début de saison. Lorsque l’on regarde de plus près, le banc hier soir, joueur par joueur :
- House 2 pts 2 rbs 1 ast en 16 minutes
- Melton 0 pt 3 rbs 1 ast en 15 min
- Niang 8 pts 0 rbs 0 ast en 15 min
- Harell 0 pt 2 rbs 0 ast en 9 min
- Thybulle 0 pt 0 rbs 0 ast en 3 min
Pour une équipe qui vise le titre cette saison, et rien d’autre, un banc de cette pauvreté est la certitude d’un échec futur en playoffs. Sur ce début de saison, aucun joueur de la rotation des 76ers n’a dépassé les 9 points (Melton vs Bucks).
Difficile d’obtenir un résultat en NBA avec une rotation aussi faible, mais lorsque l’on rajoute des joueurs du cinq de départ qui se délite en cours de rencontre, c’est la certitude d’une défaite assurée.
Dans ce graphique du plus minus de Philadelphia dans le dernier match face aux Spurs, on voit la faiblesse des joueurs du 5 majeur, excepté Embiid qui sauve les meubles :
Le coaching staff des 76ers va avoir beaucoup de travail afin d’insuffler la bonne dynamique aux joueurs de rotation, en les impliquant davantage, en les responsabilisant également, sous peine de ne devoir compter que sur une poignée de joueurs, ce qui sera à coup sûr un vrai handicap plus la saison avancera.
Quel James Harden cette saison ?
Personnage clivant ces dernières années, l’ancien MVP est arrivé aux 76ers avec une ambition claire : obtenir sa première bague de champion, cette dernière la fuyant depuis son début de carrière sur le banc du Thunder.
Il a montré ces intentions de vouloir faire grandir la franchise et l’élever à une ambition légitime (diminution de son salaire afin de faire venir des recrues supplémentaires, PJ Tucker par exemple).
Depuis le début de la saison, que nous propose le barbu le plus réputé de la ligue ?
- 26 pts – 8,3 rbs – 9,3 ast de moyenne après trois rencontres
Ces deux premiers matchs (face à BOS et MIL) lui ont permis de dépasser les 30 points, mais hier soir il a connu une chute drastique au scoring (simplement 12 pts, avec une vraie panne d’adresse, 4-18).
Attendons de voir la suite mais le passé nous a montré qu’Harden peut être un joueur avec des performances de scoring phénoménales (et qui durent) mais qu’il est tout aussi capable du pire et d’enchaîner les matchs avec des pourcentages bien plus douteux, en forçant le jeu.
Pour que les 76ers réussissent, il faudra que le 3ème choix de la draft 2009 soit au rendez vous, tout au long de la saison, en tant que lieutenant de luxe d’Embiid, mais également comme la première arme offensive de l’équipe, quand le besoin se fera ressentir.
Le travail est encore long pour cette équipe des 76ers, la suite du calendrier est à la portée de la franchise, au vue des ambitions affichées en début de saison : réception d’Indiana, puis double confrontation face aux Raptors (au Canada à chaque fois), poursuite de ce mini road trip direction Chicago et enfin, un nouveau duel en 2 actes consécutifs, cette fois face aux Wizards.
Les 76ers vont donc être attendu au tournant dans ces prochains jours, sous peine de voir partir le train des favoris à l’Est, et ceux dès le début de saison.
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