Comment le 3 points dans le corner est devenu le tir le plus efficace en NBA

par 4 minutes de lecture
3 points dans le corner, PJ Tucker
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Longtemps considéré comme un tir de dernier recours, le 3 points dans le corner est devenu grâce à l’espacement du jeu une arme offensive léthale en NBA.

 

Un drive de James Harden main gauche qui attire deux défenseurs. Un décalage est créé pour PJ Tucker dans le corner : tir à trois points, ficelle. Cette action ultra commune des Rockets de Mike d’Antoni a fait de PJ Tucker un joueur convoité par toutes les grandes équipes de la ligue. L’ailier de Philadelphie a fait du 3 points dans le corner sa spécialité, tir qui est aujourd’hui le plus efficace en NBA.

 

Si on enlève les finitions au panier (dunks/layups) et les lancers francs, le 3 points dans le corner est le shoot qui rapporte aujourd’hui le plus de points en NBA. En effet ce tir représente 20% des jumpshots tentés la saison dernière, soit 17,6 par match. Avec une précision moyenne de 39% on atteint 20,6 points générés par équipe et par partie. Son utilisation ne cesse d’augmenter. A titre de comparaison, les Bulls de Michael Jordan n’en tentaient que 3 par match lors du titre de 1998.

 

Un tir pour les role-players

 

PJ Tucker, Danny Green, Shane Battier : des joueurs indispensables dans la quête d’un titre qui pourtant ne produisent que peu de statistiques offensives. Ils sont l’archétype du « 3&D » pour « 3 points et défense », un nouveau type de joueur qui se développe dans les années 2010. Ce sont eux les plus grands utilisateurs du 3 points dans le corner.

 

La révolution du 3 points notamment développée par les Warriors de Stephen Curry a entraîné un espacement du jeu dans la dernière décennie. Les 3&D ont pour rôle de poser des écrans et se placer dans les angles sur les phases d’attaque. Ils ne portent que très peu la balle et scorent généralement entre 6 et 12 points par match. La majorité sont marqués grâce à des 3 points dans le corner, 91% du temps en catch and shoot c’est-à-dire sans poser de drible.

 

Leur travail de l’ombre est essentiel au bon fonctionnement d’une équipe championne. Danny Green a par exemple gagné trois titres dans trois franchises différentes : Spurs 2014, Raptors 2019, Lakers 2020. PJ Tucker a été la pièce manquante ajoutée au Bucks pour gagner le titre de 2021.

Danny Green

Danny Green a remporté trois titres grâce à son rôle de « 3&D »

L’adaptation à l’espacement du jeu

 

Certains joueurs vétérans ont du modifier leur style de jeu en apprenant à utiliser le 3 points dans le corner. L’exemple le plus flagrant est celui de Ray Allen. Scoreur prolifique lors de ses jeunes années, il devient un parfait « 3&D » à Miami et est l’auteur du 3 points dans le corner le plus mythique de NBA. En 2013, il égalise lors des dernières secondes du match 6 des finales contre les Spurs : un tir rentré dans la légende.

Certains joueurs adeptes du jeu dans la raquette ont dû s’adapter à l’espacement et développer ce tir. C’est le cas d’Al Horford qui a par exemple tenté 8 tirs dans le corner lors du match 1 des dernières finales NBA. Lors de ses huit premières saisons, Brook Lopez n’avait tenté que 31 tirs à 3 points contre 1500 depuis son arrivée aux Bucks il y a cinq ans.

 

Pour créer de l’espacement il faut généralement un porteur de balle dominant. Il n’est donc pas étonnant que le joueur avec le plus de passes décisives pour des 3 points dans le corner soit LeBron James. Le King a joué avec trois des cinq utilisateurs les plus prolifiques de ce tir : Ray Allen, Kyle Korver et Shane Battier.

 

Avec un jeu toujours plus offensif et des intérieurs de plus en plus à l’aise avec le jeu espacé, le 3 points dans le corner a encore de beaux jours devant lui.

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