« Lou Gehrig day »: entre hommage et vitrine du combat contre la maladie de Charcot
La MLB aime rendre hommage au cours de journée spéciale, après le Jackie Robinson Day ou encore pour la fête des mères, c’est au tour d’une des légendes de la ligue majeure d’être mis à l’honneur en la personne de Lou Gehrig.
Revenons ensemble sur le parcours hors du commun de ce joueur qui aura fait les beaux jours des Yankees de 1923 à 1939 avant de connaître un destin tragique .
Un jeune New Yorkais en route vers les sommets
Né le 19 juin 1903 à New York, issue d’une famille d’immigrés allemands, parmi les quatre enfants de la famille Gehrig, Lou est le seul qui survivra à la petite enfance. Il grandira dans un quartier allemand de New York, à Yorkville, la langue germanique sera la seule pratiquée au sein du cocon familial. La famille de Lou Gehrig comme bon nombre de ses voisins, vivait dans la précarité malgré que son père ait réussi à trouver du travail dans la métallurgie et sa mère en tant que cuisinière et femme de ménage.
Rapidement le jeune Lou va se tourner vers le baseball, il rejoint l’université de Colombia en 1922 où il y pratique le Football américain et le baseball, où il évoluera en première base, un poste qu’il occupera toute sa carrière. Au cours de sa deuxième année à l’université il quittera le cursus scolaire pour rejoindre les Yankees de New York. Il sera aussitôt envoyé en ligue mineure à Hartford plus précisément dans le Connecticut. Il ne percera finalement qu’en 1925 dans des circonstances assez insolites et qui fera la légende de Lou Gehrig.
En effet, nous sommes le 2 juin 1925, alors que le joueur de première base vedette, Wally Pipp se présente au stade il demande à pouvoir prendre de l’aspirine pour soigner un mal de tête. Un des membres du staff lui dit de prendre son jour de congé et qu’ils le remplaceront par le jeune Lou Gehrig. Le reste appartient à l’histoire, puisque le jeune Lou ne va plus quitter sa place dans l’effectif effectuant 2130 matchs consécutifs avec la franchise au maillot rayé. Un record qui sera battu en 1995 par Cal Ripken. Cette anecdote reste toujours du domaine de la légende mais de nombreux fans des Yankees aiment à la croire.
Sa carrière au sein des Yankees est absolument phénoménal. Alors qu’il fait partit de l’épopée des fameux Yankees d’un certain Babe Ruth, il remportera les World Series six fois. Sa moyenne au bâton durant toute sa carrière s’élèvera à 34%, il sera sélectionné sept fois pour le match des étoiles. The Iron Horse (le cheval de fer), comme il fût surnommé, réalisera plus de 150 points produits durant sept saisons. Le 3 juin 1932 il marquera l’histoire de la MLB, avec un match à quatre Home-runs, il sera le premier à réaliser cet exploit au XXème siècle.
Ses performances au cours des World Series marqueront aussi la légende, en effet en 34 matchs il finira avec une moyenne de 36,1% au bâton, pour 10 Home-runs et 35 points produits.
Une fin prématurée
La saison 1938 ne va pas se passer comme prévu pour Lou Gehrig, en effet ses performances sont en bernes et il commence à afficher quelques signes inquiétants concernant sa santé. La saison suivante ne sera guère mieux, en effet il n’est plus aussi performant que par le passé. Le 2 Mai 1939, il demande alors à son entraîneur Joe McCarthy, de ne pas prendre part au match pour le bien de son équipe, mettant ainsi fin à ses 2130 matchs consécutifs joués.
Au début Lou Gehrig ne penser pas s’absenter trop longtemps, mais le 12 juin lorsqu’il retourna au jeux, il effectuera de nombreuses erreurs et a donc sentit que c’était le moment pour lui de se retirer du circuit. Quelques jours plus tard il poussera les portes de la clinique Mayo à Rochester dans le Minnesota. Après plusieurs examens le verdict est sans appel et les médecins lui diagnostic une sclérose latérale amyotrophique, plus connu chez nous sous le nom de maladie e Charcot ( nom du neurologue français Jean Martin Charcot qui découvrira en premier cette maladie en 1869).
Il s’agit d’une maladie neurodégénérative progressive qui affecte les cellules nerveuses du cerveau et de la moelle épinière. Désormais aux Etats-Unis comme au Canada, on parlera de la maladie Lou Gehrig.
Quelques semaines après l’annonce de sa retraite sportive, l’organisation des Yankees organiseront une cérémonie pour ce jeune issue de la grosse pomme et qui aura fièrement arboré le maillot rayé durant 14 saisons. Au cours de cette cérémonie, Lou Gehrig prononcera un discours cours mais intense, où il dit « se sentir l’homme le plus chanceux de la planète » malgré sa maladie.
Après 2 années de lutte, la maladie emportera The Iron Horse le 2 juin 1941.
Son passage au sein de la légendaire équipe des Yankees aura marqué les esprits, à tel point qu’au moment d’élire la meilleure équipe du siècle, il obtiendra plus de vote que Babe Ruth, Willie Mays ou encre Hank Aaron.
Le Lou Gehrig Day
A la suite du décès de Gehrig, les Yankees décideront qu’à l’avenir le 2 juin marquera une journée spéciale en hommage à cette légende. Le 7 décembre 1939, il deviendra le premier joueur à être intronisé au Hall Of Fame la même année que son départ à la retraite. Quelques temps plus il deviendra le premier joueur à voir son numéro retiré. Il portait le numéro 4 en raison de sa place dans l’alignement des batteurs. Depuis les Yankees ont retiré 21 numéros.
En 2021, la MLB a donc décidé d’instaurer le Lou Gehrig Day au sein de toutes les franchises. Les instances de la ligue majeure auront mis du temps avant de mettre en place cette journée spéciale, longuement demandée par des familles touchées par cette maladie et qui ont vu en Lou Gehrig et la MLB une fenêtre importante pour parler aux mondes entier de cette maladie. Cette saison marque la deuxième édition de cette journée comémorative.
Voici comment va se dérouler l’hommage dans les différents stades de la ligue :
- Toutes les équipes jouant à domiciles devront afficher le logo « 4 ALS » sur le terrain.
- Toutes les équipes arboreront un patch avec écrit « Lou Gehrig Day » et des bracelets rouges avec l’inscription « 4ALS » seront disponibles. Les équipes ne jouant pas ce mercredi, rendront hommage demain.
- Steve Gleason, un ancien safety chez les Saints de New Orleans, et qui a fait l’objet d’un documentaire , sobrement appelé « Gleason », sur sa lutte contre cette maladie, récitera dans une vidéo un bout du célèbre discours de Lou Gehrig lors de la cérémonie organisée devant 61 000 fans au Yankee Stadium après sa retraite. La vidéo sera alors retransmise sur les écrans géants des stades durant la quatrième manche de chaque matchs.
Beaucoup d’émotions au programme de cette journée spéciale notamment pour les fans des Yankees.
Une belle initiative afin d’ouvrir les yeux au monde entier sur cette maladie qui touche tellement de familles et aussi pour rendre hommage à un joueur qui aura inscrit son nom au panthéon des Légendes de ce sport
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