Entretien exclusif avec Mathias Lacombe du pôle France baseball
Un français en MLB d’ici peu, c’est un rêve que caresse le jeune espoir Mathias Lacombe du pôle France à Toulouse. Le lanceur de 18 ans va s’envoler pour les États-Unis cet été pour intégrer une université, le Cochise College en NJCAA. Il a répondu à nos questions sur son avenir à Cochise College, sa passion pour le baseball et même son lanceur favori.
The Free Agent : Bonjour Mathias et merci pour cette interview. Pourrais-tu tout d’abord te présenter nous dire qui tu es ?
Mathias Lacombe : Je m’appelle Mathias et j’ai 18 ans. Je joue au poste de lanceur au sein du pôle espoir France ici à Toulouse. J’ai évolué dans plusieurs club en France : Pineuilh, Saint-Aubin, le PUC et Toulouse maintenant. J’ai commencé le baseball il y a 11 ans.
T.F.A : Comment t’es venu cette passion pour le baseball ?
M.L : Comme dans beaucoup de villes en France, chaque année il y a la journée des associations. Et à Pineuilh, le club de baseball était présent. J’ai essayé plein de sports et c’est sur celui ci que j’ai vraiment accroché et j’ai donc continué à aller m’entrainer toujours plus.
T.F.A : Pourquoi es-tu devenu lanceur plutôt que joueur de position ?
M.L : C’est à ce poste que je suis le meilleur. Quand j’ai débuté c’est au poste de lanceur que je me trouvais le mieux et de là, j’ai poursuivi en m’entrainant davantage à ce poste.
T.F.A : Mais es-tu un two-way player come Shohei Ohtani ?
M.L : [rires] Alors je sais frapper à la batte, mais je m’entraine beaucoup moins qu’au lancer. je suis donc moins bon que mes coéquipiers qui ne font que cela. Mais je sais frapper à la batte [rires]
T.F.A : Qu’est-ce qui fait que lors d’une rencontre tu vas choisir un lancer plutôt qu’un autre ?
M.L: Cela dépend du compte déjà du frappeur et ça dépend du frappeur tout simplement. Si je connais le frappeur en face et que je sais qu’il ne sait pas frapper les sliders, je vais forcément lancer un petit peu plus de slider. Ensuite on appelle des séquences prédéfinies en gros c’est par exemple je lance une droite haute intérieur pour le frappeur et il va avoir tendance au lancer d’après à être plus relevé, d’avoir le champ de vision plus haut du coup le lancer d’après je vais lancer un lancer plus lent et plus bas qui est en théorie plus dur pour lui à frapper.
T.F.A : Comment se construit la relation avec son receveur ?
À force d’entrainement et de répétition. Il y a aussi de savoir si on se comprend si on a le même schéma de de jeu dans la tête. Par exemple, il va proposer de lancer un effet à ce moment là et moi j’avais pensé à la même chose. Ça c’est le genre de truc qui ne s’explique pas !
T.F.A : Ton père m’a indiqué que tu suivais beaucoup le baseball, as-tu une franchise et un lanceur favoris et pourquoi ?
Je suis les Cardinals. Mon père m’a offert une casquette des Cardinals plus jeune et donc je me suis mis à suivre cette équipe plus attentivement. Et de tous les lanceurs celui que j’apprécie c’est Adam Wainwiright. J’aime beaucoup la relation, justement, qu’il a avec Yadier Molina, le fait qu’il ait une carrière longue aussi. pour sa motion c’est autre chose [rires]
T.F.A : Tu vas donc intégrer une université américaine et rejoindre le contingent de français déjà plutôt fourni, comment cette opportunité s’est présentée ?
M.L : C’est par l’intermédiaire de mon coach, Boris Rothermundt, que tout cela a été possible. Il a envoyé des vidéos de moi au lancer à l’entraineur de Cochise qui a répondu favorablement. S’en est suivi quelques visioconférence avec l’entraineur pour discuter des divers aspects. J’ai ensuite reçu une proposition de bourse que j’ai acceptée. Je vais donc avoir l’opportunité de jouer au meilleur niveau possible pour moi.
Son père, Michael Lacombe ajoute qu’il faut saluer le travail d’encadrement des différents clubs par lesquels Mathias était passé. C’est aussi grâce à cela que de nombreux jeune aujourd’hui peuvent nourrir l’ambition d’aller se frotter au meilleur jeune outre-atlantique.
T.F.A : Une fois arrivé à Cochise , quelle est la suite de ton parcours ?
M.L : Là-bas je vais suivre des cours généralistes le matin et m’entrainer l’après midi. La suite sera de trouver une université pour quatre ans au niveau NCAA D1 pour progresser encore pour ensuite être drafté d’ici 5 ans et intégrer la MLB.
T.F.A : Donc dans 5 ans direction les Cardinals avant que Molina ne prenne sa retraite ? [rires]
M.L : [rires] Ce serait formidable en effet mais déjà d’être drafté ce serait déjà un bonheur immense d’avoir pu atteindre ce niveau. Donc quelque soit la franchise, je serai déjà très content.
T.F.A : Tu entraînes aussi les jeunes dans ton club, quels conseils leur prodiguerais-tu pour le futur ?
M.L : Je dirais de continuer à s’entraîner, vraiment s’entraîner même lorsqu’on a un peu moins envie ou quand on est moins motivé, de s’entraîner à fond quand même parce que sans entraînement on ne progresse pas. Là il faut progresser pour être le meilleur donc voilà je dirais cela, d’être le plus assidu possible.
T.F.A : Qu’est-ce qui selon toi est nécessaire pour que le baseball se développe en France ?
M.L : Je pense que ce qui freine les gens ce sont les règles qui sont sont compliquées donc forcément quand tu ne connais pas les règles et en plus que ça te semble compliqué tu n’as pas forcément envie de les apprendre. Si tu invites quelqu’un à voir ton match et qu’il connaît pas les règles il va venir au match et il ne va rien comprendre il va s’ennuyer pendant tout le match. C’est ça qui est différent, c’est que dès l’enfance aux États-Unis, ils connaissent tous les règles donc forcément c’est qu’ils sont plus déjà intéressé. Pour améliorer sa reconnaissance, il faudrait peut-être davantage de matchs à la TV mais comme ça n’intéresse que peu de gens, il n’y en a peu donc c’est un cercle vicieux.
À cela, son père ajoute que des performances de l’équipe de France aiderait aussi à plus de médiatisation. Avoir des joueurs en MLB serait aussi un effet bénéfique pour donner une vitrine médiatique pour ce sport comme cela a peu l’être pour le handball ou le basketball.
T.F.A : Merci pour tout Mathias. On te souhaite bon courage pour ta nouvelle vie là-bas et on se revoit bientôt !
M.L: Merci beaucoup, avec plaisir !
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