J.O 2024 : Les notes de Team USA pour leur rentrée olympique
Jeux Olympiques 2024 – Premier gros test réussi pour la Team USA face à une redoutable Serbie (110-84). Les quadruples tenants du titre lancent ainsi parfaitement leur campagne. L’occasion de revenir sur le match de chacun des joueurs.
Ce match d’ouverture face à la Serbie représentait un gros danger pour Team USA après une préparation pas franchement convaincante. Vite bousculés mais jamais inquiétés, les américains ont remis les pendules à l’heure cet après-midi à Villeneuve-d’Ascq (Nord) et s’affirment comme les immenses favoris de l’édition 2024.
Les notes
Bam Adebayo 6/10 : Le génial intérieur du Heat s’est encore illustré défensivement cet après-midi où sa mobilité hors normes pour un joueur de sa taille (2m06) a grandement gêné les Serbes notamment dans leur jeu de pick & roll qu’Adebayo a défendu à la perfection.
En revanche, nous sommes en mesure d’en attendre plus de ce joueur en attaque où il aura été trop discret. Avec 4 points à 2/6 au tir en 19 minutes, son bilan est globalement insuffisant. Ses 2 rebonds et sa balle perdue ne plaident pas non plus en sa faveur.
Devin Booker 7/10 : Une première réussie et convaincante pour l’arrière des Suns. Il a globalement fait, et bien fait, ce que Team USA attend de lui : mettre ses tirs en bout de chaîne (4/5 à trois points) et limiter la casse en défense.
Ses deux paniers à trois points en début de match pour lancer les États-Unis ont fait beaucoup de bien. Le bilan comptable est aussi encourageant avec 12 points, 2 rebonds, 5 passes décisives et 2 interceptions qui démontrent son engagement collectif aujourd’hui.
Devin Booker with back to back 3s for Team USA. pic.twitter.com/3NEOf7Pcqu
— CantGuardBook (@CGBBURNER) July 28, 2024
Steve Kerr l’a d’ailleurs récompensé avec 26 minutes jouées. On notera tout de même qu’il n’aura inscrit que des tirs à trois points, ce qui confirme le rôle qui lui a été confié.
Stephen Curry 5/10 : Difficile de noter le match du meneur le plus influent de ces dix dernières années. S’il était un joueur normal, son match serait passable, mais au vu de son calibre on en attend un peu plus.
11 points, 3 rebonds et 3 passes décisives pour lui mais on a ce sentiment qu’il a été trop discret aujourd’hui, bien qu’il n’ait pas cherché à s’imposer vu comment la machine Team USA tournait à plein régime.
Ses problèmes de faute en première mi-temps, qui l’ont contraint à sortir rapidement, n’ont pas non plus aidé à lancer ses premiers Jeux Olympiques en carrière comme en témoigne les 21 minutes passées sur le parquet. Curry sera attendu sur les prochains rendez-vous.
Anthony Davis 6/10 : Ses 2m27 d’envergure poseront problème à n’importe quel joueur de basket de cette planète (sauf peut-être Victor Wembanyama…) et cela s’est encore vu cet après-midi.
L’intérieur des Lakers a été (presque) parfait en défense et a notamment fait partie de ce cinq dévastateur en défense en fin de troisième quart-temps avec Adebayo ou White notamment. Performance presque parfaite en défense car lorsque vous avez face à vous le meilleur intérieur au monde, vous allez forcément subir quelques fois, surtout face à un joueur comme Jokić spécialiste des tirs improbables.
Quoi qu’il en soit, avec 8 rebonds et 1 interception, Davis a montré à quel il était précieux collectivement comme l’illustre son plus/moins à +28, la meilleure marque américaine. Ses 7 points en attaque restent aussi honorables puisqu’il ne sera pas dans les premières options de jeu américaine. À noter enfin un superbe alley-oop avec son coéquipier LeBron James.
lebron james oop to anthony davis, and-1 pic.twitter.com/1b79MqHgQh
— who is @goaltend (@2MANYBRIDGES) July 28, 2024
Kevin Durant 8/10 : La note aurait sûrement été plus élevée si le match avait été serré jusqu’au bout. En raison du fait que ce fut le contraire, le natif de Washington D.C a pu lever le pied en fin de rencontre mais sa performance a été stratosphérique.
Sorti du banc en raison d’une blessure qu’il l’a contraint à manquer toute la préparation, Steve Kerr pensait qu’il manquerait de rythme. Que nenni. Dès le moment où il a foulé le parquet nordiste, le match a basculé (+/- à +20 pour lui).
Une première mi-temps à 21 points à 8/8 au tir et 5/5 de loin, Kevin Durant était tout simplement intouchable et a rappelé qu’il est une légende du basket FIBA et l’un des 10 (si ce n’est 5) meilleur attaquant de l’histoire de ce sport. Il ne finit la rencontre qu’avec 23 points mais en 16 minutes de jeu. Pas de doute, Durant sera l’une des principales options de jeu en attaque des États-Unis. L’homme du match.
Anthony Edwards 6/10 : Ant-Man est toujours ce showman et ce joueur rafraîchissant, même sous un maillot étoilé. Il devra s’imposer au sein d’un effectif aussi dense mais on craint que son tournoi ressemble beaucoup à sa performance du jour.
Derrière les monuments James, Curry et Durant, Edwards aura des séquences où il sera en première ligne (notamment lorsque ces derniers se reposeront) mais ne sera (vraisemblablement) pas une première option. Cet après-midi, sa fougue et sa confiance ont fait du bien à Team USA, de même que ses 11 points à 4/6 au tir. Son engagement collectif a aussi été relativement bon (5 rebonds, 1 interception, 1 contre).
Toutefois, on a eu du mal à ressentir sa réelle influence sur ce match. Ses 3 ballons perdus sont aussi à gommer dans le futur.
Joel Embiid 3/10 : Il a probablement été le pire joueur et le seul joueur à être passé à côté de son match côté américain. Cela a-t-il un rapport avec les sifflets soutenus du public nordiste tout le match ? Difficile de le dire mais le MVP 2022-23 a été l’ombre de lui-même sur le sol français.
Archi dominé en défense par un Nikola Jokić qui l’a enrhumé à chaque un contre un poste, le natif de Yaoundé ne s’est pas du tout rattrapé en attaque (4 points à 2/5 au tir et 2 ballons perdus). Il est de surcroît le seul joueur de la Team USA à avoir un plus/moins négatif (-8).
Sa faute moche sur le meneur serbe en entame de deuxième mi-temps n’est pas non plus glorieuse. Une performance fantomatique à oublier pour un joueur d’habitude si dominant. D’ailleurs, les 11 minutes accordées par Steve Kerr montrent que ce dernier n’a pas été emballant par son nouveau pivot.
Jrue Holiday 7/10 : Le meneur fraîchement double champion de NBA est l’un des joueurs les plus sous-cotés au monde et il l’a encore prouvé sur ce match d’ouverture. Holiday est sûrement l’un des joueurs les plus à même de faire gagner une partie de basket-ball à l’équipe pour laquelle il joue sur cette planète.
Parfait et suffocant en défense, il n’a pas laissé respirer les attaquants serbes du match, sauf quand il s’est retrouvé à défendre contre un intérieur sous le panier. De l’autre côté du terrain, Jrue Holiday peut sanctionner de mille façons différentes : layup après pénétration grâce au dribble, catch and shoot de loin ou tir à mi-distance en sortie de dribble… sa palette offensive est très large.
Ses 4 rebonds (pour un joueur d’1m93), ses 3 passes décisives et ses 2 interceptions montrent son sens du collectif. Au scoring, il a aussi été impeccable avec 15 points (3ème meilleur marqueur de son équipe) à 75% de réussite au tir. Jrue Holiday est titulaire dans cette équipe et il y a de bonnes chances qu’il fasse aussi partie des 5 joueurs qui finiront d’éventuels matchs serrés dans le futur au vu de sa performance.
LeBron James 8/10 : Il est l’autre grand artisan du succès inaugural de Team USA. Meneur désigné de cette formation, James a montré toutes les qualités qu’on lui connait de gestionnaire, scoreur, passeur et rebondeur. Il signe la performance la plus complète de toute son équipe en frôlant le triple-double (21 points, 7 rebonds et 9 passes décisives).
Il ne semble donc n’avoir perdu aucun repère du basket FIBA qu’il redécouvrait pour la première fois en 12 ans. Le rôle de porte-drapeau et de mascotte de ces J.O 2024 ne l’ont pas plus affecté. Tout comme Durant, il n’a pas manqué un tir en première mi-temps et sa présence a été d’une influence sans nom pour les États-Unis, hormis peut-être sur l’entame de match ratée.
Comme nous l’avions constaté durant la préparation, LeBron James est le patron de cette équipe et semble determiné pour aller chercher une troisième breloque dorée d’ici deux semaines. Il est le co-homme du match…
Derrick White 6/10 : Son match démontre pourquoi Boston a été champion de NBA. Appelé en remplacement tardif de Kawhi Leonard en lieu et place de Jaylen Brown, MVP des Finales NBA 2024, White a rempli à merveille sa mission : être le soldat de cette équipe.
L’ancien Spur s’est chargé, à cœur joie, de tout le sale boulot en défense. Dur sur l’homme, enclin à intercepter dans les mains adverses n’importe quel ballon qui traîne et intelligence de jeu de haute volée, la présence de White en défense a été exceptionnelle et lui a rapporté 2 interceptions et 1 contre. En attaque il a été discret, mais dans une équipe aussi dense, cela est peut-être un atout.
Son coach semble aussi avoir apprécié sa présence en lui accordant 15 minutes de jeu. Lui aussi pourrait être très précieux en fin de match serré. Grant Hill et tout le staff de Team USA semble avoir visé juste avec le choix Derrick White.
Jayson Tatum/Tyrese Haliburton non notés : Ces deux joueurs n’ont pas foulé le parquet du stade Pierre Mauroy cet après-midi. Si cela était attendu pour Haliburton qui devra malheureusement chauffer le banc américain, le sort réservé à Tatum est en revanche une véritable surprise, pour ne pas dire un tremblement de terre.
Effectivement, à la fin de la rencontre, le tout nouveau champion NBA a affirmé à des journalistes américains qu’il n’était pas blessé et est apparu plusieurs fois frustré sur le banc.
We’ll remember this @warriors
— CelticsUnite (@CelticsUnite18) July 28, 2024
Cette non-présence était donc un choix tactique de Kerr qui pourrait avoir à gérer sa première période de turbulence dans les prochains jours, d’autant que l’affaire devrait être au centre de l’attention médiatique. La performance de tous ses concurrents directs ne plaide pas non plus pour une réintégration de l’ancien de Duke.
Prochain rendez-vous mercredi 21h (heure française) pour Team USA face au Soudan du Sud.
© John David Mercer-USA TODAY Sports
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