J.O 2024 : La revanche de Brittney Griner

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Jeux Olympiques 2024 – À quelques jours de l’ouverture de la compétition féminine de basket-ball, et plus particulièrement de la Team USA, une star de son effectif, en la personne de Brittney Griner, verra ces olympiades en Europe comme une revanche.

 

À l’occasion des J.O de Paris, Griner foulera le sol européen pour la première fois depuis son expérience traumatisante outre-Atlantique. Un retour en forme de pied-de-nez au cauchemar vécu en 2022.

 

« Cela veut tout dire pour moi »

 

Effectivement, Brittney Griner a débuté son histoire personnelle avec le Vieux Continent il y a maintenant 9 ans de cela, lorsque la géante du Mercury (2m06) traversait l’Atlantique lors de l’intersaison WNBA pour compléter ses revenus financiers.

À vrai dire, Griner n’a jamais connu autre chose que la Russie en Europe puisqu’elle a évolué à Iekaterinebourg pendant 7 ans et n’a même jamais connu une autre ville.

Ce voyage hivernal était devenu la routine pour elle, comme cela est le cas pour de nombreuses autres joueuses de WNBA, à l’instar de Marine Johannès, qui évoluait elle entre l’ASVEL l’hiver et le Liberty l’été.

Mais à la différence de Johannès, Griner n’a pas choisi avec la Russie le pays offrant le plus de liberté du continent européen.

Ainsi, le 17 Février 2022, sa vie bascula radicalement à l’aéroport de Moscou lorsqu’elle fut repérée par un chien renifleur la suspectant d’être en possession de produits stupéfiants. Jusqu’ici rien d’anormal, mais comme la Russie n’est pas un pays normal non plus, tout s’emballa très vite.

Après avoir été prise avec de l’huile de cannabis dans des cartouches de vapotage illégale, l’intérieure fut immédiatement incarcérée et n’était qu’au début de son long calvaire. Un mois plus tard, elle apprend que sa détention est prolongée de 60 jours.

Alors que le sujet de la détention de la joueuse devient de plus en plus politique en raison de l’envahissement de l’Ukraine par la Russie (la joueuse écrira une lettre à Joe Biden et Anthony Blinken, sorte de ministre des affaires étrangères américain, négociera son rapatriement), Griner touchera le fond le 4 Août 2022 lorsqu’elle est condamnée à 9 ans de prison et à 16 000 euros d’amende par le tribunal russe pour « trafic de stupéfiants ».

Pire encore, le 4 Novembre, la native de Houston est transférée dans une colonie pénitentiaire en Mordovie, une sorte de camp de travail réputé pour être l’un des plus durs de tout le pays. À ce moment-là, autant dire que pour Griner, les Jeux de Paris sont loin, très loin, puisqu’elle a avouée avoir pensé au suicide pendant sa détention.

Tout s’accélèrera finalement quelques semaines plus tard. Le 8 décembre 2022, les États-Unis trouvent un accord avec la Russie pour un échange de prisonniers, et la star du Mercury est libérée à Abu Dhabi (Émirats Arabes Unis), avant de rejoindre le sol américain.

 

Mandatory Credit: Jasen Vinlove-USA TODAY Sports

 

Griner a donc pensé pendant longtemps qu’elle ne porterait plus jamais le maillot américain et certainement pas moins de 2 ans après son transfert en Mordovie.

Ce retour sonne donc comme une véritable revanche sur la vie, « Cela veut tout dire pour moi honnêtement. D’avoir l’honneur de le porter une nouvelle fois [le maillot de Team USA] et de potentiellement décrocher l’or est la cerise sur le gâteau pour tout ça. » déclarait-elle il y a quelques jours à l’Associated Press.

Sa présence à Paris a tout de même soulevé la question de savoir si elle n’était pas traumatisée au point de ne plus jamais pouvoir quitter le sol américain, mais la principale intéressée a évoqué le fait que « c’est différent, [car] nous sommes protégées par le staff autour de nous. […] Le niveau de confort et de sécurité que nous avons maintenant rend tout bien plus facile. ».

Elle a tout de même précisé qu’elle n’irait plus jamais jouer en Europe durant l’intersaison, qui plus est avec la naissance de son premier enfant il y 16 jours.

Ce formidable coup du destin dans l’aventure de Griner force néanmoins un immense respect à la joueuse, pour qui l’appel du maillot de la nation est plus fort que tout, comme l’a souligné Cheryl Reeve, entraîneuse de la sélection américaine,

« C’est quelque chose, quand vous y pensez… Pensez, en dehors des Jeux Olympiques, à l’expérience personnelle de quelqu’un et a ce qu’elle a dû affronter et ce qu’elle continue d’affronter. On pensait tous à BG [Brittney Griner] quand elle n’était pas là, et nous ne savions pas si le moment présent serait possible. Je suis ravie pour elle personnellement et ravie pour notre équipe de basket-ball. » relevait-elle avec émotion.

 

Griner est dans une forme olympique

 

Comme un symbole, Griner arrive dans ces olympiades avec une confiance presque aussi forte que jamais comme en témoigne ses impressionnantes stats sur cette première partie de saison en WNBA.

Après s’être reconstruite mentalement et physiquement après cette terrible épisode russe, Griner est de retour en mode bulldozer cette année avec 18.3 points, 6.4 rebonds et 1.4 contres à 56% au tir de moyenne en 14 matchs joués, soit l’une de ses trois meilleures saisons en carrière.

Griner sera donc l’un des éléments essentiels du dispositif américain qui pourrait les mener vers une huitième médaille d’or consécutive.

Elle l’assure elle-même, elle est plus motivée que jamais à revenir d’Europe couverte d’or cette fois-ci, « J’espère que tout ira dans le sens que nous voulons et que cet hymne [américain] sera joué. Ce sera beaucoup plus fort en émotions cette fois. » conclut la déjà double championne du monde et olympique et quadruple championne d’Euroleague.

 

Les États-Unis entreront en lice lundi prochain, le 29 Juillet, contre le Japon à 21H heure française.

 

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