Sam Darnold sera-t-il enfin à la hauteur en 2020 ?
Pour patienter jusqu’à la reprise de la saison le 10 septembre, « The Free Agent » vous propose chaque jour d’analyser l’attaque, la défense, le quarterback et le groupe d’entraîneurs de chaque équipe de la Conférence Américaine. Aujourd’hui, les Jets :
Bills / Dolphins / Patriots / Jets
Ravens / Bengals / Browns / Steelers
Texans / Colts / Jaguars / Titans
Broncos / Chiefs / Raiders / Chargers
Les Jets n’ont plus été en playoffs depuis 2010, où leur beau parcours avait pris fin en Finale de la Conférence (19-24) face aux Steelers. Depuis, les jours sont bien plus sombres pour la franchise de New York. La saison dernière avait très mal commencé puisqu’ils étaient partis sur un bilan d’une victoire pour sept défaites. Ils avaient réussi contre toute attente à faire tomber Dallas (24-22). Ils se sont bien rattrapés ensuite, finissant la saison avec un bilan de sept victoires pour neuf défaites. Ce n’était pas encore suffisant.
Les Jets ont beaucoup investi en Sam Darnold comme étant le futur de la franchise. Bien qu’il ait présenté quelques qualités, il ne semble pas avoir montré encore l’étendue de son potentiel, et il n’a surtout pas vraiment porté l’équipe vers les espoirs attendus. La question brûlante pour les Jets en 2020 : Sam Darnold sera-t-il enfin le leader dont les Jets ont besoin ?
Sam Darnold peut et doit mieux faire
Sam Darnold en 2019 :
3024 yards, 273 passes complétées sur 441 tentées (61,9 %) ; 19 touchdowns et 13 interceptions
Sam Darnold va jouer cette année son avenir au sein de la franchise. On lui a donné toute la confiance nécessaire, il était le QB pour l’avenir des Jets. Mais au cours de ses deux saisons avec les Jets, il n’a pas été à la hauteur : en 26 matchs, il a marqué 36 touchdowns, contre 28 interceptions. C’est encore trop peu pour permettre aux Jets de passer un cap. Il doit améliorer ses prises de décision, surtout dans des situations difficiles. Il pourrait tout perdre cette année s’il n’y parvient pas. Car les Jets sont sur leur plus longue absence des playoffs depuis plus de 40 ans. Et ça ne peut plus durer.
Cette année, en plus d’avoir la pression au niveau des résultats pour la suite, sa place de titulaire sera menacée par Joe Flacco. Les Jets ont offert un contrat d’un et de 1.5 millions de dollars à l’ancienne star des Ravens. Le vétéran sort d’une saison chez les Broncos qui s’est terminée par une opération de la nuque. Et où il a laissé la place à Drew Lock.
En huit matches à Denver l’an dernier, Flacco a obtenu 1822 yards à la passe, avec 65,3 % de réussite. Le tout pour six touchdowns et cinq interceptions. Flacco sera donc une motivation crédible pour Sam Darnold, car il sait qu’un QB plein d’expérience peut prendre sa place à tout moment en cas de méforme. D’un autre côté, il peut lui aussi lui être d’une grande aide. L’expérience de Flacco va sans dire. Il ne fait aucun doute qu’il pourra conseiller le jeune Sam Darnold et peut-être lui permettre de passer ce fameux cap, devant lequel il est désespéramment bloqué.
Il faudrait aussi que Flacco soit complètement remis de sa blessure pour jouer ; il a été placé sur la liste des joueurs en incapacité de jouer au début du training camp des Jets. De ce fait, son impact moral, pour conseiller Darnold, pourrait-être encore plus important.
Mais pour cela, Darnold devra faire avec un manque de cibles offensives assez important. C’est ce que nous allons développer dans la suite de notre analyse sur l’attaque des Jets.
Une attaque qui manque de cibles
L’attaque des Jets en 2019 :
276 points marqués (19,1 en moyenne par match) ; trente-et-unième de la NFL
Jamison Crowder a réalisé une très bonne saison l’an dernier. Il reste le receveur n°1 de l’attaque des Jets. Avec 78 réceptions pour 833 yards et 6 TD, il a ravi les fans des Jets et les joueurs de Fantasy Football qui avaient misé sur lui.
En revanche, New York a perdu Robby Anderson qui avait réalisé une saison très intéressante. Il est parti du côté des Panthers. Sa présence fera défaut pour les jeux longs.
C’est Breshad Perriman, arrivé des Buccaneers qui devra assumer ce rôle. Choisi au deuxième tour de la Draft en provenance des Bears de Baylor, Denzel Mims pourrait lui aussi entrer dans la compétition pour prendre la place d’Anderson. Sa carrière universitaire est plus que prometteuse et il pourrait avoir un impact immédiat dans une attaque des Jets globalement assez pauvre.
Au niveau des running backs, ce sera probablement la dernière saison chez les Jets pour Le’Veon Bell s’il n’a pas un impact plus significatif. Avec 3 TD pour 789 yards l’an dernier, on est assez loin du niveau qu’il avait affiché du côté de Pittsburgh. Et avec un contrat à 27 millions de dollars la saison, la patience est moins grande.
Les Jets ont aussi récupéré Kalen Ballage dans un échange avec Miami, rival de l’AFC East. Même s’il a été blessé l’an dernier, Ballage a marqué autant de TD que Le’Veon Bell. Il pourra apporter d’autres possibilités en attaque.
La ligne offensive des Jets s’est améliorée par rapport à l’an dernier. Ils ont tout d’abord récupéré le center des Broncos Connor McGovern ainsi que l’offensive guard Greg Van Roten en provenance des Panthers. De quoi bien renforcer la ligue offensive des Jets.
De plus, les Jets ont utilisé leur onzième choix de la Draft pour sélectionner un offensive tackle, Mekhi Becton. Venu des Cardinals de Louisville, il devrait immédiatement avoir sa chance et démarrer dès le début de la saison. Il y a beaucoup d’espoirs placés en lui pour améliorer la ligne offensive des Jets de façon significative. Sa stature impressionnante est un atout important : il mesure 2m01 pour 165 kg !
La défense : l’arbre qui cachait la forêt
Les Jets en 2019 :
359 points concédés (22,4 en moyenne par match) ; seizième de la NFL
Les Jets ont terminé la saison dernière à la seizième position du classement des meilleures défenses de la ligue. Le tout construit autour de leur top pick de l’an dernier, Quinnen Williams. Cette année, la défense des Jets aurait encore pu être plus impressionnantes, avec des signatures astucieuses pour aider Quinnen Williams à être encore plus percutant. Mais ce ne sera pas le cas.
En tête de liste, le départ à Seattle du strong safety Jamal Adams, qui était un élément central de la défense des Jets. Son absence se fera sentir, c’est indiscutable. Les Seahawks ont récupéré là un très bon défenseur. Les Jets ont récupéré en échange Bradley McDougald, qui s’était illustré lors de la victoire de Seattle en Wild Card Game contre Philadelphia (17-9) : il avait mené l’équipe avec ses 11 tackles et un sack sur Carson Wentz. Il faudra donc qu’il soit aussi décisif cette saison pour les Jets.
Le linebacker CJ Mosley ne sera pas là non plus ; il a décidé de déclarer forfait pour la saison 2020 à cause de la COVID-19.
Les Jets ont également un trou assez important dans leur effectif à la défense de la passe. C’est un problème qui risque d’être très difficile à gérer dans une division avec des QB qui émergent. Au niveau des cornerbacks, la situation est également assez difficile. Les Jets ont de même récupéré Quincy Wilson en provenance des Colts. Mais cela risque d’être insuffisant.
Quinnen Williams devra être encore plus percutant cette année car la défense de New York reposera beaucoup sur ses épaules. S’il passe un cap et devient véritablement décisif, il pourrait un peu faire oublier les départs et les absences de marque pour les Jets. Mais il faudra faire mieux l’an prochain et renforcer une défense qui semblait prometteuse.
Adam Gase à la rescousse de l’attaque
L’entraîneur des Jets entame sa deuxième saison avec la franchise new-yorkaise. Il a terminé la deuxième moitié de la saison dernière sur un bilan positif, avec six victoires pour deux défaites lors les huit derniers matchs. Il était le coordinateur offensif des Broncos lors de la saison record en 2013-2014 et a été un élément important pour les mener au Super Bowl XLVIII (8-43 contre les Seahawks). Il était arrivé aux Jets avec l’espoir d’exploiter pleinement le potentiel de Sam Darnold et de la transformer en le monstre offensif qu’il promettait d’être.
Pour l’instant, Gase n’a pas transformé Darnold en Sheriff. On est loin des record offensifs de l’attaque des Broncos menée par Peyton Manning. La saison prochaine sera sans aucun doute décisive pour les deux hommes. S’ils n’arrivent à la hauteur des attentes placées en eux, cela pourrait signifier leurs fins de parcours respectives avec les Jets.
Mais comme l’a dit Peyton Manning, le Sheriff lui-même, lors de son discours de retraite, en reprenant les mots que l’on attribue souvent à l’écrivain américain Ralph Waldo Emerson : « Traite un homme comme il est et il restera comme il est. Traite un homme comme il pourrait être et il deviendra ce qu’il devrait être. »
On verra si en 2020, Sam Darnold, après avoir été traité comme il pourrait être – le quarterback star des Jets -, deviendra le leader de l’attaque qu’il devrait être.
Quel bilan pour les Jets en 2020 ?
Les Jets en 2019 :
7 victoires pour 9 défaites ; troisièmes de l’AFC East ; non-qualifiés pour les playoffs
Les Jets auraient pu être positifs à l’aube de 2020 s’ils avaient gardé leur défense intacte. La fin de saison avait apporté quelques signaux que l’équipe était sur la bonne voie. Il sera intéressant de voir comment les nouvelles recrues à ce niveau s’intégreront à l’effectif.
Sam Darnold joue gros cette année. Sa fin de saison 2019 était bonne et il devra continuer à mener l’équipe vers un bilan positif. Son avenir chez les Jets dépendra de cela. L’AFC East sera relevée car les Bills sont au sommet de leur niveau. Toutefois, il y aura un coup à jouer au niveau des Patriots qui sont en reconstruction offensivement, et des Dolphins qui entament un chemin similaire. Les Jets n’auront pas de temps à perdre et devront être prêts dès l’entame de la saison face aux Bills, le 13 septembre.
Commentaires