Où est passé le Ja Morant d’avant la bulle ?

Grand favori pour le titre de rookie de l’année, le meneur des Grizzlies, Ja Morant connait une fin de saison en demie teinte. Excellent jusqu’à la pause, Morant semble avoir perdu tout ce qui a fait de lui, la sensation de cette année NBA.

Un début de saison étincelant

Numéro 2 de la draft 2019, Ja Morant était convoité par toutes les franchises NBA, a part peut-être les Pelicans qui lorgnait déjà sur Zion. Très rapidement, le meneur hyper athlétique fait gagner des matchs à Memphis. Il joue bine et juste. Son adresse au shoot est hallucinante pour un rookie et Memphis devient peu à peu l’équipe surprise à l’ouest.

Tant est si bien qu’à la pause, le bilan de la franchise est quasiment à l’équilibre. Il sont 8ème et donc bien entendu invité dans la bulle. Quant à Ja Morant, il remplit les highlights quasiment chaque nuit soit par des passes lumineuses ou par des dunks ravageurs. On se souvient de sa tentative de passer au dessus de Kevin Love.

En terme statistique, Morant affiche 17.8 points de moyenne, 3.5 rebonds et 6.9 passes par match. Mais ce qui est le plus incroyable ce sont ses pourcentages au shoot: 49% aux tirs, 37% à 3-points, 77% aux lancers. tout cela avec une moyenne de 30 minutes jouées par rencontre.

Une comparaison flatteuse

Le coach des Grizzlies, Tyler Jenkins, lui a laissé les clés du camion pour métamorphoser le jeu de Memphis en l’espace d’une demi saison. Morant symbolise les nouveaux meneur de la ligue, très athlétique et décomplexé comme peut l’être Trae Young. Dans son attitude sur le terrain, Morant rappelle beaucoup Russell Westbrook. Ce dernier est le modèle du jeune meneur.

Russell Westbrook avait même donné quelques conseils au probable ROY:

C’est définitivement un dur à cuire, il ne se soucie pas de savoir qui est sur le terrain, qui est de l’autre côté du ballon, il va droit au but », a déclaré Ja Morant à propos de Russell Westbrook.

C’est définitivement la mentalité que j’ai… Je lui ai parlé après un match et il me disait juste de continuer, de continuer à être le tueur que je suis.

Ja Morant

Ja Morant peut tout à fait devenir un vrai two-way player, capable de porter son équipe en attaque, mais aussi défensivement. Il a d’ailleurs profité de la pause pour prendre un peu de masse musculaire afin de rendre son jeu plus physique. Un pas de plus vers une ressemblance avec Westbrook ?

Le Rookie Wall dans la bulle ?

Qu’est-ce que le Rookie Wall ? C’est ce moment dans une saison où les jeunes joueurs arrivés fraîchement en NBA se heurte à leur premières limites. Généralement ce la se traduit par une baisse de leur statistiques. Il intervient généralement en Janvier. Mais pour Morant, on pourrait croire qu’il est intervenu….dans la bulle.

Depuis la reprise au 31 juillet, les Grizzlies n’y arrivent plus. 1 victoires en 6 matchs et tout ceci est symbolisé par un homme: Ja Morant.

Il semble métamorphosé, et pas dans le bon sens. En effet, il porte beaucoup plus le ballon, est beaucoup plus personnel et va souvent pénétrer dans la raquette malgré une présence défensive importante. L’action typique est la suivante: Morant drive dans la raquette, saute et jette le ballon un peu au hasard en arrière. Les trois-quart du temps, la balle finit en touche. Ce qui transpire de son jeu dans la bulle, c’est la recherche quasi systématique du highlight. Même l’équipe autour de lui semble attendre l’étincelle venant de lui.

Ses statistiques principales ne reflètent pas sa qualité plutôt moyenne de jeu : 19 points de moyenne, 9.3 passes et 5,6 rebonds. Il joue également plus, ce qui démontre le poids qu’il a pris dans cette franchise. Là où le bas blesse, c’est sur son adresse: 39.3% au tir (-10 points versus avant la bulle), 25% (-12 points versus avant la bulle) à trois points et 3.3 turnovers !

Son nombre de points ayant augmenté ainsi que les passes et les rebonds, sans que l’adresse ne s’améliore, démontre bien la prise à son compte du jeu de la franchise. Malheureusement pour les Grizzlies, si Morant n’est pas dans un bon soir, il devient alors très compliqué de gagner. Cependant, il reste tout de même des étincelles qui se ravivent par moment mais trop peu pour revoir les Grizzlies d’avant la bulle.

Promis à la huitième place et à un duel face aux Pelicans, les Grizzlies voient revenir dans leur sillage les Blazers, emmenés par un Lillard de gala, les surprenants Suns de Devin Booker et les Spurs. La 8ème place n’est clairement pas acquise mais le calendrier pourrait finalement les aider: Les Celtics et Les Bucks sont déjà assurés d’être 3ème et 1er à l’Est et chercheront sans doute à faire tourner. Une victoire en deux matchs ne suffit plus pour s’assurer de la 8ème place.