Les vainqueurs et les perdants de l’échange John Wall-Russell Westbrook
L’information est arrivée hier soir par Adrian Wojnarowski : les Wizards envoient leur meneur John Wall et un premier tour de draft 2023 protégé contre Russell Westbrook à Houston. Le tour de draft protégé suivra cette logique : 2023 (loterie), 2024 (Top 12), 2025 (Top 10), 2026 (Top 8). Les années suivantes ce choix deviendra un second tour.
Qui sont les gagnants de cet échange ?
Bradley Beal
Depuis son arrivée dans la franchise, Bradley Beal évoluait dans l’ombre de John Wall. Les Wizards misaient tout sur lui. Son départ marque clairement un changement de vision. Ils ont clairement fait un choix. Et c’est Bradley Beal qui en sort victorieux. Constamment, la franchise vivait dans l’espoir d’un retour de son « franchise player » pour la sauver sans voir le bijou qu’ils avaient avec Beal.
C’est un réel pas en avant pour les Wizards. Leur relation avec Wall commençait à devenir difficile. Ils peuvent donc passer à autre chose et se focaliser sur Bradley Beal et construire autour de lui. Ils veulent apporter des éléments pertinents à Bradley Beal pour maximiser son potentiel. Cet échange peut être la démonstration que les Wizards souhaitent gagner et gagner vite.
Les Washington Wizards (d’une courte tête)
Bradley Beal était bien seul ces deux dernières années. Malgré plusieurs matchs à plus de 40 points, il ne pouvait pas tenir seul cette jeune équipe. L’arrivée d’un Russell Westbrook replace Washington en position potentielle pour les playoffs, surtout avec le nouveau format.
Westbrook n’est peut être pas un joueur « efficace » comme la ligue les aime actuellement, mais il sera un réel soutien à Bradley Beal. Avec plus de 27 points de moyenne la saison dernière, le scoring ne reposera donc plus uniquement sur Bradley Beal. Russell Westbrook est le leader de la NBA en passes décisives potentielles par match (19.7). La jeune garde pourra aussi continuer sa progression. Les attentes sont hautes pour Rui Hachimura et Deni Avdija.
La contrepartie de cet échange a aussi été très bien négociée. Les Wizards gardent leur choix pour l’année prochaine dont la classe de draft promet d’être assez profonde. De plus, la protection du choix leur permet d’envisager l’avenir plus sereinement. Ils ont réussi à garder le choix qu’il fallait garder.
Petit point contrat. Avec trois gros contrats, les Wizards n’ont que très peu de latitude sur le plan financier. Ils n’auront pas les mains libres pour faire des ajustements avec d’autres échanges.
Les perdants de cet échange
Le jeu des Rockets
Avec Russell Westbrook, les Rockets avaient un meneur de grande qualité, complet et de calibre MVP. Avec John Wall, ils récupèrent un joueur qui n’a pas joué depuis deux ans déjà et qui peut-être dépeint comme une version low-cost de Russell Westbrook. La grande interrogation portera sur son niveau réel lorsque la saison reprendra et sa complémentarité avec Harden.
Car oui, c’est sans doute ce dernier point qu’il faut éclairer. Wall sera le troisième meneur après Chris Paul et Russ West à être aligné aux côté de James Harden. John Wall est un vrai mangeur de ballon. Il aime en avoir le contrôle pour terminer les actions et scorer. Problème : James Harden aussi. Aucun de ces deux joueurs n’aiment réellement jouer sans ballon. Difficile d’imaginer ces deux joueurs sur le terrain sans que l’un ou l’autre change drastiquement sa façon de joueur. Russell l’avait entamé en étant plus passeur que scoreur. il attirait les défense sur lui pour donner des shoots ouverts à Harden ou tout autre joueur en position préférentielle.
Les Houston Rockets
Contractuellement, c’est un pari à très haut risque. Wall doit toucher 130 millions de dollars sur les trois prochaines saisons. Dans le cas où sa venue ne se passe pas comme peut l’espérer le front-office, ce contrat sera très difficile à échanger.
Parlons maintenant de la contre partie : un premier tour de Draft protégé. Seulement ? Russell Westbrook semblait pourtant valoir bien plus que cela. On imaginait un premier tour de Draft et quelques joueurs en plus. Les Rockets semblaient prendre le chemin de la reconstruction mais cet échange est un risque majeur pris par les texans. Et tout le monde sait que le transfert de James Harden est une bombe sur le point d’exploser…
Les Washington Wizards (si Beal ne prolonge pas)
Le risque : voir Bradley Beal devenir agent libre en 2022. Les spéculations sur son avenir vont dans le sens d’une prolongation de contrat comme le pense David Aldridge de The Athletic. À 27 ans, Beal est à son meilleur niveau et la franchise semble lui avoir fait confiance pour construire quelque chose autour de lui. Enfin, c’est ce qu’il espère.
Ajouter un joueur du calibre de Russell Westbrook peut aussi avoir l’effet inverse. Russell peut aussi vouloir retrouver son statut de franchise player qu’il avait à OKC et reléguer Beal à un rôle de simple coéquipier.
En cas de départ de Beal, les Wizards se retrouveront avec un meneur vieillissant, loin de son meilleur niveau avec une réputation de mangeur de ballon. Pas vraiment le type d’issue dont rêvent les fans et le front office de la franchise.
Les Wizards ont mis tous leur œufs dans le même panier. Ils ont eu au moins la bonne idée de mettre une protection au choix de draft envoyé à Houston. Ainsi, en 2023, si la saison ne se déroule pas comme prévu et que la franchise se retrouve dans la loterie, ils pourront garder leur choix. Mais ce n’est pas vraiment un mouvement d’une franchise qui souhaite reconstruire autour de Beal…
À première vue, difficile de donner un vainqueur à cet échange. Les conditions pour que chacune des équipes soient gagnantes, sont trop aléatoires pour définir clairement un vainqueur. Houston a peut-être fait une bonne opération en récupérant un premier tour de draft dans 2 ans. Et encore, ce dernier est protégé.
Cet échange a-t-il eu un impact positif sur les départs potentiels des deux autres joueurs, à savoir James Harden et Bradley Beal ? C’est sans doute l’effet recherché par cet échange.
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