Les Packers pourront-ils répéter leur performance de 2019 ?
Pour patienter jusqu’à la reprise de la saison le 10 septembre, « The Free Agent » vous propose chaque jour d’analyser l’attaque, la défense, le quarterback et le groupe d’entraîneurs de chaque équipe de la Conférence Nationale. Aujourd’hui, les Packers :
Cowboys / Giants / Eagles / Washington
Bears / Lions / Packers / Vikings
Falcons / Panthers / Saints / Buccaneers
Cardinals / Rams / 49ers / Seahawks
Les Packers ont réalisé une saison de haut niveau l’an dernier. Ils ont terminé avec un bilan très positif de treize victoires contre trois défaites. Leur parcours en playoffs a été plus que bon. Ils se sont inclinés en Finale de Conférence contre les 49ers (37-20).
Mais l’inter-saison de Green Bay a été la cause de nombreux doutes et interrogations. La franchise du Wisconsin a choisi au premier tour de la Draft un quarterback, Jordan Love. Ce choix a particulièrement déplu au QB titulaire Aaron Rodgers, qui espérait voir arriver un receveur de qualité.
Après ce choix contesté, nombreux sont ceux qui pensaient qu’Aaron Rodgers allait quitter le Wisconsin pour voir si les fromages sont meilleurs ailleurs. On l’a vendu au pays des homards à New England, ou sous le soleil de la Californie, là d’où il vient. Mais il n’en a rien été. Rodgers est resté chez les verts et jaunes et se prépare à une nouvelle saison. Mais il faudra voir si tout cet imbroglio autour de ce choix de Draft ne va pas pénaliser les Packers.
La question brûlante pour les Packers en 2020 : Green Bay pourra-t-il répéter ses performances de l’an passé ? Ou bien les problèmes internes liés au poste de QB et aux receveurs va-t-il le faire s’écrouler ?
Aaron Rodgers, we Jordan Love you!
Aaron Rodgers en 2019 :
4002 yards, 353 passes complétées sur 569 tentées (62%), 26 touchdowns et 4 interceptions
Green Bay a décidé que Jordan Love serait l’avenir de la franchise. Mais ce qu’ils ont oublié est qu’Aaron Rodgers, malgré ses 36 ans, avait largement exprimé son envie de continuer à jouer encore plusieurs années.
Rodgers a marqué l’histoire des Packers. Il a été le remplaçant du légendaire Brett Favre. Il a remporté deux titres en MVP en 2011 et 2014 et surtout un Super Bowl ; c’était en 2010 contre les Steelers (31-25). Rodgers, dans toute sa carrière, a lancé pour plus de 46 000 yards et 364 TD pour seulement 84 interceptions.
Aaron Rodgers a marqué la ligue, plus que cela encore il a marqué la dernière décennie. Son talent à la passe est indiscutable et est un véritable plaisir pour les yeux de tous les fans de football.
Mais Rodgers n’a pas été épargné par les blessures : deux fractures de la clavicule et de nombreuses commotions cérébrales. La dernière date de 2018. Il s’agit donc d’un QB de 36 ans qu’il faut protéger. Car il est capable du meilleur, mais un coup trop violent peut être fatal à l’attaque des Packers. C’est probablement ce que la direction des Packers avait en tête en sélectionnant Jordan Love.
Si l’on remonte un peu dans le temps, en 2005, lorsqu’Aaron Rodgers avait été sélectionné par les Packers, Brett Favre non plus n’était pas très enchanté. Il avait d’ailleurs déclaré que préparer Aaron Rodgers ne faisait pas partie de son contrat. Et ensuite ? Rodgers a appris pendant deux ans avec lui comme son remplaçant, en prenant des minutes dès que possible. Au final, Favre a été son mentor, un mentor incroyable. Et aujourd’hui, les deux sont amis.
Jordan Love aura l’occasion d’apprendre avec Aaron Rodgers, de beaucoup apprendre. Lorsque l’on est un jeune quarterback évidemment, il fait partie des joueurs que l’on a envie de regarder pour s’en inspirer. Partager l’entraînement, le vestiaire et tout simplement être dans la même équipe est une chance unique pour le jeune Jordan Love.
Toutefois, l’ancien QB de Utah State arrive dans un milieu assez hostile. Mais lui n’a rien demandé, il n’a rien à voir avec tout cela. On verra donc la ténacité de son mental dans cette épreuve. Une ténacité plus que nécessaire quand on veut être QB dans le Lambeau Field. La pression dans la NFC North est énorme. Peut-être même encore plus qu’ailleurs. Il y a des rivalités tendues, ancrées dans l’histoire. Et surtout, un niveau très homogène.
Love a réalisé une carrière universitaire prometteuse. C’est un QB à la stature imposante. Capable de lancer en course, il a une bonne mobilité. Toutefois, il doit améliorer sa prise de décision. On l’a vu lancer de façon parfois assez aléatoire à l’université. Mais rien d’inquiétant. Il a le temps.
Une attaque qui s’affine
L’attaque des Packers en 2019 :
376 points marqués (23,5 en moyenne par match) ; quatorzième de la NFL
L’attaque des Packers était une nouveauté l’an dernier. La première avec Matt LaFleur en tant qu’entraîneur.
Cette année, Green Bay a pour but d’améliorer leur jeu en play-action. Pour cela, les Packers ont amélioré leur jeu de course. Ils ont sélectionné lors de la Draft AJ Dillon pour venir prêter main forte à Aaron Jones. Ce dernier a réalisé une saison excellente en 2019, avec 1084 yards et surtout 16 TD. Il a co-égalé le record de TD de la saison 2019 avec Christian McCaffrey des Panthers.
La course est la base de cette attaque des Packers ; avec l’addition de Dillon, cette partie du jeu devrait être encore meilleure. De quoi permettre à Aaron Rodgers de ne pas tout porter sur ses épaules.
Au niveau des receveurs, les Packers n’ont pas réussi à se renforcer durant la Draft. Une fois avoir échangé leurs choix pour prendre Love, ils n’ont pas pu enchaîner sur d’autres échanges pour prendre un receveur capable d’avoir un impact sur les longues routes.
Ils pourront encore compter sur Davante Adams un leader à son poste. Sélectionné au Pro Bowl il a affiché des statistiques intéressantes. Avec environ 12 yards par réception l’an dernier. Il sera encore très sollicité en 2020.
Adams sera encore aligné avec Allen Lazard. L’an dernier, Lazard a commencé dans le practice squad des Packers pour s’imposer au sein de l’attaque. Il a fini la saison avec un beau bilan de 3 TD et 477 avec en moyenne 13,6 yards par réception. Si jamais vous avez manqué tous les receveurs que vous vouliez ajouter dans votre équipe de Fantasy Football. Il peut être une solution intéressante.
Les Packers ont dit adieu au vétéran Jimmy Graham, parti chez le rival, les Bears. Jace Sternberger aura donc une occasion d’avoir plus de place dans cette attaque des Packers. L’an derniern il n’a débuté qu’en dixième semaine et n’a jamais vraiment été une option cherchée.
Les Packers ont également choisi à la Draft Josiah Deguara qui a réalisé une carrière universitaire très intéressante à Cincinnati. Il ne serait pas étonnant de le voir prendre de l’importance dans cette attaque des Packers où la position de tight end est ouverte.
La ligne offensive des Packers a été une référence. Mais deux de ses piliers entrent dans leur dernière année de contrat. Et Bryan Bulaga est parti pour les Chargers. C’est Ricky Wagner, arrivé des Lions, qui devra le remplacer. Les Packers ont sélectionné plusieurs joueurs de ligne offensive lors de la Draft pour préparer la suite. Il permettront de prêter main forte en cas de départs des titulaires, pour doucement s’imposer.
Une défense qui a eu du mal face aux courses en 2019
La défense des Packers en 2019 :
313 points encaissés (20,7 en moyenne par match) ; douzième de la NFL
Les Packers ont souffert en 2019 face aux courses. D’ailleurs cela leur a coûté la finale de conférence contre San Francisco. Jimmy Garoppolo n’a tenté que huit passes dans ce match. C’est la course qui a fait gagner les 49ers avec plus de 285 yards.
Le linebacker Blake Martinez a quitté le Wisconsin pour rejoindre les Giants. C’est Christian Kirksey, un très bon plaqueur, qui arrive en provenance des Browns pour le remplacer. Hormis cet transfert, très peu de choses ont changées en défense.
L’année dernière, le douzième choix de la Draft et ancienne star de la série-documentaire « All or Nothing » Rashan Gary, n’a pas beaucoup joué. Cette année, l’ancien Wolverine du Michigan devrait avoir plus de temps de jeu et montrer de quoi il est capable. La saison passée, il a sacké le vétéran Joe Flacco lors de la troisième semaine. Et contre les Bears, il a enregistré trois plaquages et un sack. Sa puissance et son agressivité en font un joueur plein d’avenir à son poste.
Les Packers pourront encore compter sur Jaire Alexander, un cornerback qui monte en puissance. Il s’installe doucement comme une référence à son poste. Il sera de nouveau associé à Kevin King, qui a enregistré cinq interceptions l’an dernier, un record pour l’équipe. Le duo de safety bien huilé composé de Darnell Savage et Adrian Amos revient également en 2020.
Matt LaFleur doit confirmer
LaFleur entre dans sa deuxième année en tant qu’entraîneur des Packers. L’année a été bonne pour Green Bay, contre toute attente. Personne ne voyait cette équipe un peu déséquilibrée s’en sortir aussi bien. Évidemment, le talent incroyable d’Aaron Rodgers combiné à une saison sans blessure pour lui a aidé à aller dans cette direction.
LaFleur est tout de même le premier head coach des Packers depuis Vince Lombardi à avoir remporté son premier match contre Chicago. Est-ce que cela veut dire que lorsque l’on changera le nom du trophée du vainqueur du Super Bowl, on devra l’appeler le LaFleur Trophy ?
Quel bilan pour les Packers en 2020 ?
Les Packers en 2019 :
13 victoires pour 3 défaites ; premiers de la NFC North ; éliminés en Finale de Conférence par les 49ers (20-37)
L’équipe revient cette année avec plus d’expérience. Elle est presque identique. À une différence majeure près : la frustration autour de la position de QB. Aaron Rodgers aura un concurrent si on voit le verre à moitié vide, une soupape de sécurité et une solution d’avenir si on le voit à moitié plein.
Les Packers seront en compétition contre les Vikings pour le titre de division. Mais Minnesota semble bien mieux armée à l’aube de cette nouvelle saison. Mais on ne sait jamais, et c’est ce qui fait la beauté du football américain que nous aimons tant. Surtout dans cette NFC North homogène et magnifique.
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