La NHL doit-elle revoir son système de loterie ?

par 6 minutes de lecture
par 6 minutes de lecture
Enlever la pub

Le repêchage 2020 de la NHL fut plutôt unique en son genre. Avec 24 équipes qualifiées pour les séries éliminatoires, le premier choix ne fut connu qu’à la fin du premier tour. Les 8 équipes éliminées avaient chacun une chance sur huit (soit 12.5%) de récupérer le premier choix. Beaucoup ont aussi pointés du doigt cette bizarrerie en critiquant au passage le système de loterie. Des discussions ont même eu lieux entre les différents propriétaires de franchise cet été afin d’évoquer certaines réformes. Alors, la NHL doit-elle revoir son système de loterie ?

Afin de comprendre comment une équipe aux portes des séries éliminatoires a pu récupérer le premier choix et pour répondre à la question, il faut tout d’abord bien définir comment fonctionne le système de loterie.

Le système de loterie

La NHL utilise un système de loterie pour définir l’ordre du repêchage, comme en NBA. Concrètement, les 15 équipes qui ne participent pas aux séries éliminatoires concourent toutes pour récupérer l’un des trois premiers choix. Cependant, elles n’ont pas toute la même probabilité de l’obtenir. En effet, lors du repêchage de 2019, Ottawa, dernière au classement avait 18.5% de chance d’obtenir le premier choix. Montréal, première équipe non qualifiée, n’avait que 1% de l’obtenir.

Ainsi, moins bien l’équipe est classée, plus sa probabilité d’obtenir un choix élevé au repêchage est grande. Mais l’équipe finissant dernière n’est pas assurée d’obtenir le premier choix. Lors du repêchage 2019, c’était les Devils (29ème équipe de la ligue) qui avait obtenu le premier choix, alors qu’ils n’avaient que 11.5% de chance de l’avoir.

Lors de la saison 2020, en raison de la pandémie, il n’y avait que sept équipes de définies pour la loterie du repêchage. En effet, 16 équipes se disputaient encore huit places de séries éliminatoires. Afin de conserver une loterie à 15, la ligue a décidé de rajouter huit équipes fictives. Si l’une de ces huit équipes fictives obtenait le premier choix, alors un second tour serait organisé parmi les 8 équipes éliminées pour l’attribuer. Or ce changement bouscule complètement les probabilités de la loterie car huit équipes concatènent leurs chances. Ainsi, il y avait 24.5% de chances, qu’une équipe fictive tire le premier choix. C’est bien plus que les 18.5% de la dernière équipe de la ligue, Detroit.

Un changement à conserver pour les futurs éditions ?

Ce simple changement offre pourtant plusieurs hypothèses à la ligue pour une éventuelle réforme du système de loterie. Les Rangers ont finalement hérité du premier choix, récupérant par la même occasion Alexis Lafrenière. L’avenir semble donc radieux pour les Rangers. En l’espace de deux ans, ils ont pu récupérer deux futurs joueurs de franchise : Kaapo Kakko et Alexis Lafrenière. A contrario, les Senators misaient beaucoup sur cette loterie et se retrouvent perdants car ils ne récupèrent que le 3ème et le 5ème choix. Deux visions s’opposent ici, ceux qui jugent qu’il faut aider les équipes en équipes en difficultés, comme Ottawa tandis que d’autres prêchent pour un système favorisant les équipes qui ne tank pas.

Un repêchage sans loterie

Dans un premier temps on pourrait se dire que les équipes qui vivent une mauvaise saison ont besoin d’un choix de repêchage élevé pour redevenir compétitive. Ottawa ou Detroit, deux équipes qui jouissent de malchance à la loterie depuis quelques années sont dans cette situation. Les franchises misent sur une place élevée à la loterie mais se retrouvent finalement moins bien positionné que ce qu’elles devraient. Dans leurs cas, un système comme celui de la NFL (sans loterie) serait plus profitable. Ottawa aurait eu le deuxième et le troisième choix du repêchage 2020 s’il n’y avait pas de loterie.

De plus, les fans de la NFL aiment dire à qui veut l’entendre que le tanking n’existe pas en football américain (même si c’est faux). Or, c’est bien là le principal risque d’un système sans loterie, certaines équipes pourraient perdre volontairement des matchs afin de mieux se positionner au repêchage. Mais si cela n’est pas vrai en NFL, il n’y a pas de raison que ce le soit en NHL.

Une loterie qui favorise ceux qui essaient

Mais dans un second temps, favoriser les équipes qui tentent d’accéder aux séries éliminatoires peut aussi être un moyen de limiter le tanking. Beaucoup d’équipes se retrouvent un schéma piège. Elles sont trop fortes pour jouer les dernières places, mais pas assez pour gagner le titre. Elles finissent donc par errer entre la 7ème et la 12ème place de la conférence, se qualifiant parfois pour les séries éliminatoires. Très souvent le groupe vieillit ou certains joueurs partent et les résultats diminuent. Colombus, qui n’a pas manqué les séries sur les quatre dernières années est une bonne représentation de ce type d’équipe.

Si l’on met en place un système qui aide ces équipes, elles pourraient finalement devenir plus compétitives. Les équipes ne se retrouveraient alors pas coincées entre deux buts opposés : jouer le titre ou jouer la draft. En théorie, cela réduirait le tanking, mais le risque serait d’augmenter l’effet boule de neige. En effet les franchises mal classées auraient plus de difficultés a récupérer de bons joueurs pour construire une équipe.

Faut-il donc vraiment changer le système de loterie ?

Il est difficile de répondre avec exactitude à cette question. Le système actuel présente effectivement des défauts visibles, mais les alternatives existantes n’en sont pas exemptes également. Si l’on regarde sur les 20 dernières années il est difficile de trouver une équipe vraiment plus dominante que les autres. Cela montre bien que le repêchage permet de rebattre les cartes et d’offrir des opportunités de développement aux franchises.

Enlever la pub

Commentaires

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires