Les cartes customs, un univers pleins de controverses

par 7 minutes de lecture
par 7 minutes de lecture
Enlever la pub

Les cartes customs, voilà un sujet qui prête à controverse au sein des trading cards. Si le phénomène n’est pas récent, il explose. Tant dans son exposition que dans les ventes.

Comment les définir ? Des cartes non officielles et/ou sans licence. Contrefaçon, reproductions, c’est en ces termes peu reluisant que la plupart des personnes les définissent. Pas question de promouvoir ce genre de pratique et vous pouvez consulter cet article pour toutes les considérations légales/économiques dues à ce phénomène via le site sports collectors daily.

La frontière entre la licence poétique et l’illégalité est souvent assez mince.

En marge du marché traditionnel, il y a la possibilité de trouver des créations originales s’inscrivant dans une démarche artistique. Et certaines de façon légitime. Sont-elles considérées comme des cartes customs dans ce cas ? Tout dépendra du point de vue de chacun.

En s’inspirant des techniques du street art, du scrapbooking ou des arts numériques les auteurs de ces cartes créent avant tout par passion.

Ces créations influencent et continueront d’inspirer les productions actuelles et futures.

Depuis 2020 la compagnie Topps, qui possède actuellement les droits de la MLB, édite des cartes conçues par des artistes reconnus tel Tyson Beck ou Mister Cartoon. Issus du street art, ils proposent des cartes originales s’inspirant du graffiti, du collage voir du tatouage et autres techniques des arts urbains.

Artiste professionnel depuis 2005, Bill Cormalis Jr crée des cartes de baseball customs. Originaire de la cité des anges, il réalise, en 2009, une série de 18 artworks (1) inspirés des Negro Leagues et se spécialise dans les œuvres liées au baseball après avoir remporté le premier prix pour le Jerry MALLOY Negro League conférence art contest en 2011.

Ses créations, comme celles d’autres artistes, écrivains, historiens ou passionnés d’histoire du sport ont eu un impact culturel non négligeable au cours des années et ont contribué à faire reconnaitre par la MLB les Negro Leagues comme league majeure de baseball.

Bill Cormalis Jr collectionne depuis son enfance les cartes de Will Clark, joueur de Giants de San Francisco, en possède plus de 1400, et fabriquait déjà dans sa jeunesse des cartes customs avec ses amis dans la banlieue de Los Angeles avec des magazines.

Aujourd’hui les techniques ont évolué et il propose via ses Donuts sports cards, des cartes uniques dans lesquelles des objets réels tels des lacets de balle de baseball ou chewing gum s’intègrent à ses dessins de style cartoon.

Pour certaines occasions la fabrication de cartes est une nécessité

C’est dans le Nord que Jeremy Laurent commence sa collection, en 1994. Au début avec les cartes vendues dans l’hexagone puis les cartes américaines. En 2009 il démarre un projet TTM (Through The Mail) qui consiste à envoyer des cartes, accompagnées d’un courrier, aux joueurs pour qu’ils les dédicacent. Jeremy a, à ce jour, créé plus de 1500 cartes. Il a un retour d’environ 55 %.

Ne maitrisant pas la retouche photo il s’inspire de sets existants comme les Upper deck Legendary signatures ou les Upper Deck Rétro Inkredible. Elles ne comportent qu’une face et il faut à Jeremy environ 30 min pour en fabriquer une. Au fil du temps sa technique progresse et il compose actuellement des cartes intégrant le logo NBA et un verso. Imaginé par ses soins il faut compter 2 heures pour avoir ce résultat. Cette démarche personnelle est d’autant plus intéressante qu’elle vient combler un manque. Après avoir lu un ouvrage sur la regrettée ligue ABA, Jeremy entreprend la création d’un set afin d’obtenir les autographes des joueurs ayant évolués au sein de cette ligue dont certains sont tombés dans l’oubli. Peu de cartes étant éditées dans les années 70. Le set est basé sur les PANINI ABA Legends qu’il a décliné sur environ 300 joueurs. Actuellement il possède 255 autographes de cette série. Certains joueurs gardent les cartes de Jeremy et il en reçoit d’autres à la place, certains demandant un exemplaire pour eux. Il fabrique également des cartes sur le thème de la musique avec le même objectif.

 

Lorsqu’on aborde le thème des cartes customs on se doit d’aborder les créations numériques. Certains créateurs regorgent de talent.

C’est le cas de Kevin, sous le pseudo de ZETAW. Issu de la japan culture, il s’est beaucoup documenté afin de créer ses cartes, au départ de type d’animation type Dragon Ball Z.

Son univers est très éclectique, s’étend des séries TV, en passant par l’e-sport, et aux sports US.

Ses influences sont multiples et n’hésite pas à collaborer avec d’autres artistes comme NISSART et LoyalLuke. Il a notamment fabriqué un set pour la coupe d’Europe de baseball en 2021 avec les créateurs du podcast « potes cartes ». Lui aussi a  participé au concours organisé par la Negro League conférence.

Grâce à ses recherches et ses échanges avec des membres de la communauté des handmade card, il a fait évoluer ses techniques et le rendu est bluffant. Il vend une partie de ses créations dans le but de financer les prochaines. Concernant les droits :

« A partir du moment où cela nourrit le marché officiel c’est ok, si tu manges le marché officiel, tu dépasses les limites « 

 

L’influence des créations customs est notable et pourrait dans un futur proche connaitre un autre aboutissement. Les créations d’un graphiste hongrois pourraient amener à une petite révolution dans le monde du hobby. Les marques essayent de s’implanter dans le monde digital en proposant des cartes numériques mais se heurtent à la vieille garde qui préfère la possession matérielle de l’objet. Maintenant imaginons un instant que l’on puisse concilier les deux. Comment ? Via une application dédiée aux arts, qui rend les œuvres interactives. Il suffit de regarder la carte via son smartphone, comme si on prenait une photo et cela déclenche des effets 3D et/ou la lecture de petits clips. Il ne manque que le côté blockchain pour parfaire le système et on aurait la combinaison idéale, entre le digital et le réel.

De nouveaux arrivant sur le marché du hobby, digital ou physique, tel SORARE ou FANATICS vont apporter leur lot de nouveautés et il y a fort à parier que certaines seront inspirées par cette sous culture de la carte custom.

Cette production, marginal malgré tout, a la possibilité de nous surprendre et permet d’ajouter à sa collection des cartes insolites et originales.

 « PLEASE SUPPORT INDEPENDENT ARTISTS. Don’t be afraid to spend your money on the little guys. » Bill Cormalis Jr 

Le web regorge de tutoriels si vous souhaitez vous lancer dans un projet personnel et qui sait, un jour peut-être, influencer le monde des cartes de collections.

 

Enlever la pub

Commentaires

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires