Cam Booser : Le phénix du baseball

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La force mentale de Cam Booser pour traverser toutes les épreuves qu’il a enduré est hors du commun. Peu d’athlètes auraient pu en sortir indemne. Retour sur un parcours digne d’un film.

Le rêve brisé de Cam Booser

Comme de nombreux enfants jouant au baseball avec leur parents, Cam Booser rêve un jour d’évoluer dans la grande ligue.

Le natif de Seattle va alors entamer un cursus scolaire afin de réaliser son rêve. Malheureusement dès sa deuxième saison au collège, Cam Booser va se fracturer le fémur et devra se faire opérer du genou. C’est le début de l’engrenage.

Pour sa dernière année de collège, une séance à la salle de sport va mal tourner et il se fracturera une vertèbre.

Au cours de sa première saison avec le « Central Arizona College » il va subir une intervention chirurgicale dite « Tommy John ». Pour sa troisième année il va se déchirer le labrum, nécessitant une nouvelle opération.

Toutes ces blessures se sont enchainées à une vitesse folle, et des doutes quant à une éventuelle carrière en MLB vont émerger lorsqu’il ne sera pas sélectionné à la draft 2012. C’est à ce moment qu’une nouvelle va égayer la vie de Cam Booser, les Minnesota Twins décident de lui donner sa chance avec un contrat pour évoluer dans leurs équipes affiliées, le 12 août 2013.

Sa vie va basculer un jour de décembre 2015, lorsque Booser se fera percuter par une voiture. Alors qu’il était en pleine convalescence, pour une nouvelle opération « Tommy John », au centre « Lee County Sport Complex ».

Il se trouvait sur son vélo quand une voiture a grillé un panneau stop et a foncé sur lui.

« J’ai roulé sur son capot. J’ai brisé son pare-brise et j’ai glissé sur plusieurs mètres. »

Il se retrouve avec un sacrum cassé, un os proche de la colonne vertébral. A quelques centimètres il aurait pu se retrouver paralysé, voir pire.

Bien plus que des pépins physiques, c’est la santé mentale de Cam Booser qui en subira les plus grosses séquelles. Il avait déjà des problèmes psychologiques depuis sa suspension la même année que l’accident, pour avoir consommer du cannabis.

« J’avais déjà des problèmes mentaux.

Une retraite anticipée et une reconversion professionnelle

Pendant deux ans, après son accident, Cam Booser ses battus avec ses démons se demandant toujours où est sa place, lorsque des lanceurs de sa cuvée continuaient d’évoluer.

« Je m’inquiétais toujours de savoir : « Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi je ne suis pas là ?». »

En novembre 2017, alors qu’il revient à peine et lance pendant trois matchs, Cam Booser va prendre une décision radicale (à ce moment-là). Il en a fini avec le baseball et décide de prendre sa retraite avec ce sport.

« J’avais besoin d’une pause. J’avais besoin pour mon mental de partir et de découvrir qui j’étais vraiment en dehors des terrains. »

Quitte à changer du tout au tout, Cam Booser va suivre les traces de son père et partir dans le bâtiment. Pendant environ deux ans il sera embauché par une entreprise qui installe des plafonds acoustiques.

Malgré le fait d’avoir pris ses distances avec le sport qu’il aime temps, il confesse à ses amis que le baseball est toujours omniprésent dans sa tête.

« J’ai toujours parlé de baseball. C’est tout ce que je voulais faire. J’ai eu de la démangeaison un peu. »

Une vidéo qui va tout changer

Trois années se sont écoulées depuis le dernier lancer de Cam Booser. L’envie de retenir une balle dans ses mains est trop forte et décide d’aller lancer seul sur un terrain d’entrainement. Une balle rapide va sortir de ses mains et « miracle » aucune douleur ne se fait ressentir.

Les sensations sont de retour et pendant un mois, Cam Booser va continuer de venir s’entrainer dans le plus grand secret. Enfin un secret qui ne va pas durer, en effet un de ses amis passait par là et a observé Booser lancer plusieurs balles. Il lui propose alors de venir s’entrainer avec une machine d’entrainement Rapsodo pour juger de son niveau.

« J’y suis allé et j’ai lancé quelques balles d’échauffement entre 96 et 98 mph. »

Son ami va alors le mettre en contact avec Kyle Rogers, un entraineur de « Driveline Baseball ». Pendant quatre mois Booser va être pris en main par Rogers. Ce dernier à l’habitude d’entrainer des joueurs en quête de relancer leur carrière.

Avec Cam Booser il se passe quelque chose.

« Cam était mon projet le plus facile. Son bras était électrique. »

A la suite de ces quatre mois, Rogers va négocier avec le staff des « Seattle Studs », une équipe semi-pro, afin de le faire lancer une manche.

Au cours de cette manche il lancera deux retraits au marbre et une élimination en première. Sa performance fut filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.

Bingo ! La vidéo va faire rapidement plus de 7 000 vues avant d’atterrir sur le bureau des dirigeants des Diamondbacks.

Le Phénix renaît de ses cendres

Du côté de l’Arizona on s’intéresse fortement à Cam Booser, alors âgé de 28 ans. Petit bémol, malgré sa retraite, il était encore contractuellement la propriété des Twins.

Le 16 février dernier la nouvelle tombe, les Diamondbacks lui offrent une deuxième chance avec un contrat dans les ligues mineurs. Ils quittent donc les Dogs de Chicago.

Cam Booser

Sa première sortie avec « Amarillo Sod Poddles » ne se passe pas comme prévu. Cam Booser sort frustrer de sa performance et s’adresse à son entraineur Shane Loux.

« Ne dis rien, je sais ce que tu vas dire » avant d’ajouter « Cela fait cinq ans que j’attends ça et je n’ai pas réussi à le faire ».

Une frustration très vite oubliée, Cam Booser étant conscient de la chance d’avoir une deuxième opportunité.

Ses années de calvaires sont derrières lui et le simple fait de porter à nouveau un maillot est déjà une bénédiction. C’est avec ses propres mots que nous conclurons cette histoire hors du commun.

« Tant que je porterai un maillot, je serais heureux. »

Cam Booser

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